Devenir papa après 50 ans ? Attention aux risques
On parle toujours des femmes qui deviennent mères sur le tard. Mais quid des pères plus âgés ? Si la société n’y trouve rien à redire, la science se montre moins enthousiaste.
Contrairement à ce qu’on croyait, les mères ne seraient donc pas seules responsables de certains risques encourus par leur bébé à la naissance. C’est ce que révèle une étude américaine menée par des chercheurs de l’Université de Stanford qui ont étudié les dossiers médicaux de toutes les naissances enregistrées aux Etats-Unis entre 2007 et 2016, ce qui représente plus de 40 millions de bébés.
L’étude indique que les bébés nés d’hommes âgés de 45 ans et plus semblent être sujets à un risque accru de naissance prématurée, d’insuffisance pondérale et d’admission aux soins intensifs que les bébés nés de pères plus jeunes. Ces risques croissent, par ailleurs, au fur et à mesure que l’âge du père augmente.
Des changements moléculaires
Ces observations ont été corroborées par une étude italienne. » L’étude, qui portait sur 2.626 hommes en bonne santé âgés de 20 à 81 ans, a analysé le rapport entre l’âge du père et certains paramètres du sperme, relate le Dr David Pening, gynécologue-obstétricien à la Clinique de la fertilité de l’hôpital Erasme. Elle montre qu’au-delà de 50 ans, le volume séminal et le nombre de spermatozoïdes diminuent. Ces derniers sont moins mobiles et présentent davantage de formes anormales. «
Selon les chercheurs, la détérioration de la qualité du sperme serait due à des changements moléculaires de l’ADN, ainsi qu’à des modifications dans le processus de réparation de l’ADN, ces changements étant eux-mêmes liés au processus de vieillissement. » Par ailleurs, le stress oxydatif, également plus élevé chez les pères plus âgés, serait responsable d’erreurs de réplication et de transcription de l’ADN. Ces erreurs peuvent ensuite être transmises à la descendance « , explique le Dr David Pening.
Le spécialiste évoque d’autres études selon lesquelles » l’obésité et l’indice de masse corporelle, qui augmentent avec l’âge, sont également associés à une mobilité réduite des spermatozoïdes et à une augmentation du pourcentage de formes anormales de ceux-ci. «
Voilà de quoi éclairer sous un nouveau jour la réflexion des couples désireux d’avoir un enfant à un âge avancé. Un questionnement qui s’avère d’autant plus nécessaire que les deux études révèlent également une augmentation de l’âge moyen de la paternité. » Aux Etats-Unis, les hommes deviennent pères à 31,2 ans, alors que les Italiens accèdent désormais à la paternité à environ 35 ans « , confirme le spécialiste.
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