En Belgique, la consommation de médicaments est interpellante
La Belgique dispose d’un système de santé accessible et de bonne qualité, constate le Centre fédéral d’expertise des Soins de santé (KCE), dans son nouveau rapport sur la performance du système de santé belge. Les experts pointent cependant une consommation de certains médicaments interpellante.
Le KCE se réjouit d’observer que la quasi-totalité de la population est couverte par l’assurance maladie obligatoire. Il relève toutefois que « l’accès aux soins reste souvent moins évident pour les publics socio-économiquement défavorisés ». « C’est particulièrement vrai pour les soins préventifs, un domaine qui affiche encore souvent des résultats en deçà des cibles fixées par l’Organisation mondiale de la santé. » Ainsi, la « mortalité évitable grâce à la prévention » est restée élevée et supérieure à la moyenne européenne.
L’accès aux soins ambulatoires spécialisés et aux soins dentaires est jugé inéquitable. Les efforts doivent se poursuivre « en faveur d’un système plus équitable et plus proactif, qui mette le plus possible l’accent sur le maintien d’une bonne santé » pour tous.
L’usage des antibiotiques, des antidépresseurs et des anticholinergiques (un groupe de médicaments qui ont un effet relaxant sur les muscles) est par ailleurs loin d’être optimal. Les deux dernières catégories semblent trop rapidement prescrites chez les personnes âgées, en particulier lorsqu’elles vivent en institution. Près de la moitié des personnes âgées de 75 ans et plus vivant en structure résidentielle se voient prescrire des antidépresseurs.
Le recours aux antibiotiques reste élevé par rapport à la moyenne européenne et le choix des antibiotiques prescrits en première intention n’est toujours pas conforme aux recommandations, relèvent les auteurs de l’étude.
Un bilan en demi-teinte
Les experts sont également partagés concernant l’efficacité des soins, constatant d’une part des résultats très positifs, avec un « recours élevé et croissant à des solutions efficaces, mais moins coûteuses et souvent moins contraignantes pour les patients et pour le système ».
D’autre part, des progrès peuvent être faits concernant l’adéquation et la continuité des soins pour les personnes vivant avec le diabète, en particulier celles traitées au moyen d’antidiabétiques autres que l’insuline.
La technique de l’imagerie médicale n’est en outre pas toujours utilisée à bon escient, le KCE déplorant notamment un « recours inapproprié » en cas de lombalgie.
Le rapport constate encore que la crise du coronavirus a largement mis à mal les effectifs du secteur, ce qui a un impact clair sur l’activité quotidienne. « La moitié des professionnels de la santé actifs dans les hôpitaux estiment que les effectifs sont insuffisants pour assurer les meilleurs soins aux patients. » Les maisons de repos et de soins font également face à un manque d’infirmiers.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici