La viande de laboratoire est censée résoudre les problèmes d’alimentation dans le monde, de maltraitance animale et de pollution liée aux élevages intensifs. Si plusieurs pays se sont lancés, la Belgique n’est pas encore montée dans le train.
Etats-Unis, Pays-Bas, Israël, Japon, Singapour, Chine... Ils y croient dur comme fer, à la viande artificielle comme nouvelle » technologie alimentaire « . À tel point que les Etats-Unis ont tout récemment établi un cadre réglementaire ouvrant la voie à la future commercialisation de la bidoche in vitro... quand elle sera au point, car ce n’est pas gagné !
250.000a le burger! Surnommé « Frankensteak « , le premier de cette nouvelle espèce était sorti de sa boîte de Petri en 2013. Le burger éprouvette était composé de 20.000 bandelettes de muscle, pesait 140 grammes et avait un coût de fabrication de 250.000a !
Mark Post, son inventeur, avait ajouté chapelure, sel, poudre d’oeuf, jus de betterave et safran au burger pour lui ôter sa couleur grisâtre et lui donner ce petit air de vraie viande bien rouge.
DES CELLULES-SOUCHES MISES EN CULTURE
Question goût, il fallait revoir la copie : l’amas de fibres musculaires, dépourvu de vaisseaux sanguins, de nerfs et de gras, était finalement très peu goûteux.
Le principe de fabrication est assez simple: des cellules-souches musculaires de bovin sont plongées dans un milieu nutritif composé d’hormones, d’antibiotiques, de fongicides, de sérum de veau foetal riche en facteurs de croissance. Le tout est cultivé dans des boîtes de Petri afin que les cellules se multiplient jusqu’à ressembler à un steak hâché...Le recours à la viande artificielle aurait plusieurs avantages : on résout les problèmes d’alimentation dans le monde, on répond aux besoins en viande de la population sans cesse croissante, on arrête de maltraiter et tuer des animaux et on stoppe la pollution liée aux élevages industriels. Qui plus est, l’absence de matière grasse dans la viande in vitro permettrait de diminuer le mauvais cholestérol et les risques de maladies cardiovasculaires.
LE BURGER ÉPROUVETTE OU FRANKENSTEAK EST SORTI DE SA BOÎTE DE PETRI EN 2013
PAS QUE DU POSITIF
Malheureusement, aux dernières nouvelles, des études récentes montrent que la production de viande artificielle aurait elle aussi un impact négatif important sur l’environnement.
Des effets néfastes pour la santé sont par ailleurs à craindre : l’utilisation d’hormones de croissance, d’antibiotiques, de fongicides et de sérum ne sont pas anodins pour la santé des consommateurs. Chez nous, ce n’est pas demain qu’on verra un steak éprouvette atterrir dans nos assiettes.
» La viande de laboratoire devra d’abord faire l’objet d’une autorisation de mise sur le marché et nous n’en sommes pas là « , affirme Stéphanie Maquoi, porte-parole de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).
