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Gare au zona, surtout après 60 ans

Si vous avez déjà eu la varicelle, vous êtes porteur à vie du virus varicelle-zona. Avec l’âge, le risque que cet invité sournois vous afflige d’un zona augmente. Mais il est possible d’agir préventivement!

«Le zona est dû à une réactivation du virus de la varicelle dans l’organisme. Depuis que vous avez contracté la varicelle dans votre enfance, le virus est resté en sommeil dans les ganglions nerveux autour de la moelle épinière. Vous n’avez ressenti aucun désagrément pendant des années jusqu’au moment où votre système immunitaire est affaibli, ce qui permet au virus de se frayer une voie vers la peau », explique le Dr Anouk Buelens-Terryn, médecin généraliste.

Vésicules, démangeaisons et douleur

Le zona est facilement reconnaissable à l’éruption cutanée typique avec des boursouflures rouges qui se transforment rapidement en vésicules remplies de liquide. Ces vésicules douloureuses peuvent apparaître n’importe où sur le corps, mais le plus souvent au niveau de l’abdomen, de la poitrine, du dos ou parfois du visage. Et il faut noter que le zona touche (presque) toujours une seule zone ou partie du corps, le long d’une voie nerveuse. Avec le temps, ces vésicules commencent à se dessécher, des croûtes se forment et l’éruption disparaît progressivement. «La zone où apparaît l’éruption peut être brûlante ou douloureuse pendant les jours qui précèdent. Il se peut aussi que vous vous sentiez déjà fatigué ou mal. Chez les personnes en bonne santé, un épisode de zona dure en moyenne 2 à 3 semaines».

Si vous avez le zona, vous ne pouvez pas le transmettre à d’autres personnes. Seul le liquide contenu dans les vésicules est contagieux pour les personnes qui n’ont jamais eu la varicelle.

Comment le traiter?

Selon les estimations, un adulte sur quatre à cinq a déjà eu affaire au zona. Deux zonas sur trois se manifestent chez les plus de 65 ans. Dans la plupart des cas, la maladie est relativement inoffensive, mais à partir de 60 ans, les risques de complications sérieuses et même d’hospitalisation augmentent.

En règle générale, un traitement n’est pas nécessaire. «Il suffit de laisser la maladie suivre son cours et surtout de ne pas gratter les vésicules afin d’éviter les infections. Il n’est pas nécessaire de désinfecter les vésicules -sauf si elles sont ouvertes- et il suffit de continuer à se laver avec de l’eau et du savon.» Si vous avez mal, prenez du paracétamol qui est le plus efficace. «Si le zona apparaît au niveau du visage, il est toujours préférable de consulter un médecin le plus rapidement possible, même si vous êtes en bonne santé. En effet, le zona peut affecter le nerf facial et provoquer des complications au niveau des yeux, de l’ouïe ou de l’équilibre. Cette forme plus sérieuse de zona se rencontre plus souvent chez les plus de 60 ans et dans ce cas, une thérapie antivirale est généralement prescrite pour raccourcir la durée de l’infection. Ce traitement, qu’il est préférable de commencer dans les deux ou trois jours, peut également être nécessaire en cas de zona étendu très douloureux, de déficience immunitaire ou d’autres maladies chroniques.»

La crainte des médecins? Que la maladie se transforme en une douleur nerveuse chronique intense qu’on ne peut pas traiter.

Des douleurs neuro-pathiques persistantes

La plus grande crainte des médecins en matière de zona est que la maladie se transforme en une douleur nerveuse chronique intense (névralgie post-herpétique) qui donne une sorte de sensation de brûlure et de picotement contre laquelle il n’existe pas de traitement efficace. Cette douleur nerveuse survient en moyenne chez 10 à 30 % des patients atteints de zona. «La probabilité que cette douleur persiste pendant des mois, voire des années, après la fin de l’infection, augmente fortement avec l’âge, ce qui peut avoir un impact majeur sur la qualité de vie. De plus, la maladie peut toujours réapparaître si on n’est pas vacciné.»

Se vacciner?

C’est possible aujourd’hui grâce à un vaccin (Shingrix) qui peut prévenir plus de 95 % des cas de zona et plus de 90 % des douleurs nerveuses liées au zona. «Il s’agit d’un vaccin inactivé qui nécessite deux doses à deux mois d’intervalle, précise Le Pr Pierre Van Damme, vaccinologue à l’université d’Anvers. Entre-temps, il a déjà été démontré qu’il offrait une protection pendant au moins 10 ans et peut-être même plus longtemps, car les études sont toujours en cours. Ce vaccin est intéressant tant pour les personnes ayant contracté la varicelle et le zona que pour celles qui ont été épargnées par le zona parce qu’il booste à nouveau l’immunité contre le virus varicelle-zona.»

En effet, l’état du système immunitaire joue un rôle crucial dans l’apparition du zona. «Avec les années ou après une maladie, le risque augmente de manière significative. Mais nous constatons également que les grands-parents ou les pédiatres qui ont des contacts fréquents avec des jeunes enfants atteints de varicelle ont tendance à être plus résistants, leur immunité étant renforcée car ils sont exposés au virus. Le Conseil supérieur de la santé recommande la vaccination à toutes les 60+ et surtout à ceux présentant une déficience du système immunitaire.» Malheureusement, le vaccin n’est toujours pas remboursé et il coûte au total environ 340€... ●

Zona ou boutons de fièvre?

Les deux se ressemblent, mais il existe une différence cruciale. Les boutons de fièvre, qui sont le résultat d’un autre virus de l’herpès, peuvent se présenter des deux côtés de la bouche, alors que le zona apparaît d’un seul côté. Cela s’explique par le fait que le virus du zona emprunte une voie nerveuse qui longe un seul côté du corps.

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