
Gros bras : les bienfaits de la kiné
Le lymphodème, aussi appelé » gros bras « , est une conséquence possible de la chirurgie du cancer du sein. Souvent gênant et inconfortable, il répond néanmoins assez bien à la kinésithérapie.
Table des matières:
- Du cancer au lymphoedème
- Deux facteurs de risque
- Gênant, mais pas dangereux
- Prévention
- Traitement : kiné à la carte
Un embouteillage au péage... C’est ainsi que le Dr Thierry Deltombe, spécialiste en médecine physique et réadaptation aux Cliniques universitaires de Mont- Godinne, décrit l’encombrement de lymphe qui augmente le volume du bras.
Du cancer au lymphoedème
Quel est le lien entre lymphoedème et cancer du sein ? » Après avoir retiré la tumeur cancéreuse ou tout le sein, le chirurgien s’assure que le cancer n’a pas progressé ailleurs, explique le Dr Deltombe. »
Deux techniques sont possibles.
- Un curage axillaire étendu : on ôte une grande partie des ganglions, sans savoir s’ils sont sains ou non. » Mais on retire ainsi les voies de drainage de la lymphe du bras. On risque de voir se former un embouteillage : c’est le lymphoedème. «
- L’autre, plus récente, est celle du » ganglion sentinelle « , possible lorsque la tumeur du sein mesure moins de 2 cm, et permet de limiter le curage inutile. Pendant l’opération, le chirurgien injecte un traceur radioactif. » On regarde quel ganglion est atteint en premier par ce traceur. S’il est touché, on va plus loin. Sinon, on arrête, on n’aura alors retiré qu’un seul ganglion, avec un risque minime de lymphoedème. » Infaillible ? » Non, Mais avec le recul, on peut dire que cette technique est aussi fiable, en termes de survie, que la technique du curage, avec une moindre morbidité. «
Selon une étude, 19 % des patientes ayant eu un curage classique développent un lymphoedème, contre 3,5 % pour celles ayant eu la technique du ganglion sentinelle.
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Deux facteurs de risque
Qui peut développer un lymphoedème ? « Il y a deux facteurs de risque : l’étendue du curage et la radiothérapie. Plus le nombre de ganglions enlevés est important et plus la patiente a reçu des quantités élevées de radiothérapie, plus ses chances de développer un lymphoedème augmentent. » Le lymphoedème apparaît souvent dans l’année suivant le cancer du sein, mais peut aussi survenir plus tard. » Même si, plus le temps passe, plus le risque diminue. «
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Gênant, mais pas dangereux
Le lymphoedème n’est pas dangereux mais présente une gêne esthétique et un inconfort. » Les patientes doivent parfois élargir leurs vêtements et peuvent ressentir des douleurs à l’épaule, en raison du poids du bras. Selon les cas, le lymphoedème touche le bras, l’avant-bras et la main. Si cette dernière est atteinte, la patiente aura des difficultés à saisir des objets. «
Complication la plus fréquente : l’infection des voies lymphatiques du bras, la lymphangite. « Lorsqu’on ôte les ganglions qui purifient la lymphe, l’infection risque de survenir. La lymphangite se diagnostique facilement (rougeurs, fièvre) et se soigne par antibiotiques. «
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Prévention
Les mesures de prévention sont simples : » Eviter prises de sang, prises de tension artérielle et perfusion sur le bras opéré. Et le port de charges déraisonnables. Mais on peut porter un petit enfant, un sac de courses, peindre, faire du vélo, jardiner avec des gants. «
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Traitement : kiné à la carte
» Le principe est d’évacuer la lymphe bloquée grâce à la kinésithérapie. C’est la « thérapie complexe de décongestionnement » : drainage lymphatique manuel, pressothérapie pluriétagée et bandage multicouches. «
Le drainage lymphatique manuel s’applique aux lymphoedèmes débutants ou de petite taille. Pour un lymphoedème plus ferme ou volumineux, on aura recours à la pressothérapie en disposant autour du bras plusieurs brassards que l’on les fait gonfler de la main vers le haut du bras.
Le bandage multicouches est un complément du drainage et de la pressothérapie. On le porte surtout la nuit. Le jour, porter un bas de contention permet de maintenir les résultats du traitement.
Quels résultats attendre ? » Un petit lymphoedème est réversible en deux ou trois mois. S’il est grand, sa réversibilité sera faible. Le traitement diminue son volume et sa fermeté afin d’améliorer le confort de vie des patientes. «
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