L’encéphalite à tiques est la maladie évitable par vaccination la moins connue en Belgique
D’après une récente enquête réalisée par IPSOS, seulement 24% des Belges connaissent l’encéphalite à tiques (TBE), une maladie transmissible par les tiques. Et pourtant, un simple vaccin préalable se montre particulièrement efficace pour limiter le risque de contracter la maladie.
Si la maladie de Lyme est particulièrement médiatisée, et donc connue des Belges, peu d’entre eux ont entendu parler d’une autre maladie courante causée par les tiques : l’encéphalite à tiques, plus connue sous l’abréviation TBE. En effet, une étude d’IPSOS montre que seulement 24% des Belges connaissent la TBE. Pire encore, seulement 7% des Belges qui connaissent la TBE savent qu’elle peut être prévenue par vaccination.
Environ un tiers des Belges qui ont été avertis de l’existence de la maladie pensent qu’elle peut être soignée via un traitement antibiotique. Mais c’est loin d’être le cas. La prise d’antibiotiques permet de ralentir la propagation de la maladie de Lyme, mais sur la TBE, ils sont inutiles car l’encéphalite est causée par un virus. 18% pensent également qu’il existe un médicament spécifique pour traiter la TBE, ce qui n’est pas non plus le cas.
Seuls 10% des Belges qui connaissent la maladie savent qu’il n’existe à ce jour aucun traitement.
Qu’est-ce que la TBE?
La TBE est une maladie infectieuse virale qui touche le système nerveux central, en particulier le cerveau et la moelle épinière. La TBE peut provoquer de graves lésions neurologiques. Elle peut même être mortelle pour 2% des patients atteints de cette maladie.
La maladie se contracte de deux manières :
- la piqûre d’une tique portant le virus TBE est la cause la plus fréquente. La transmission de la maladie est immédiate après la piqûre, un retrait rapide de la tique ne suffit donc pas à empêcher de contracter la TBE;
- la consommation de produits laitiers non pasteurisés provenant d’animaux infectés est également une cause de la maladie.
Les symptômes de l’encéphalite à tique sont similaires à ceux de la grippe. La période entre la contamination et l’apparition des premiers signes de la maladie est en moyenne de sept à quatorze jours, mais peut aller jusqu’à quatre semaines. Lorsque la maladie est transmise par voie alimentaire, l’incubation peut être plus courte (de trois à quatre jours).
Pour la plupart des personnes infectées, la maladie est caractérisée par une absence de symptômes, ou une très faible fièvre. Pour les autres, l’encéphalite virale évolue en plusieurs phases :
- Durant la phase initiale, les patients présentent des symptômes similaires à ceux de la grippe : fièvre, fatigue, douleurs musculaires... Cette phase peut durer de 1 à 8 jours.
- La deuxième phase survient après une brève période de rémission (de 2 à 7 jours). Elle se manifeste alors par une reprise beaucoup plus brutale de la fièvre et des signes neurologiques.
Les lésions neurologiques dépendent des régions du système nerveux qui sont atteintes par l’infection. En général, 10% ont des lésions sévères et permanentes au cerveau. Dans ce cas-là, les malades connaissent une dégradation significative de la qualité de vie.
La vaccination, une mesure préventive nécessaire
Puisqu’il n’existe pas, à ce jour, de traitement pour l’encéphalite à tiques, il est d’autant plus essentiel de la prévenir par deux moyens possibles : la vaccination et la prévention des piqûres de tiques.
La vaccination est le moyen de prévention médicale le plus efficace contre la TBE. Elle offre un niveau de protection totale de 96% à 99% chez les personnes régulièrement vaccinées. Ainsi, pour les personnes de plus de 60 ans, la première et toutes les autres doses de rappel doivent être administrées tous les trois ans. Le vaccin est particulièrement recommandé aux gens qui pratiquent des activités en plein air (randonnée, jardinage, pique-nique, cyclisme, camping...), pendant la saison active des tiques (depuis le début du printemps jusqu’à la fin de l’automne). Un vaccin anti-TBE est disponible en Belgique, sur prescription médicale.
D’autres mesures de prévention sont également recommandées par le Conseil Supérieur de la Santé et l’Institut de Médecine Tropicale.
- Porter un pantalon, rentrer le pantalon dans les chaussettes, porter des chaussures hautes et des vêtements à manches longues.
- Examiner son corps après avoir réalisé l’activité de plein air. Il est important de vérifier les plis au corps et les zones velues.
- Eviter de marcher dans des hautes herbes.
- Utiliser des sprays anti-insectes mais ce type de protection ne fonctionne pas à 100 % et n’offre qu’une légère protection de quelques heures.
- Porter des vêtements traités par insecticide.
Source:TBE Awareness, Coverage and compliance research 2018 Belgique, IPSOS, 2018
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