La meilleure arme anti-rhume
Vous avez mal dormi ? Vous êtes enrhumé ? Ceci explique cela ! Car les personnes en manque de sommeil risquent quatre fois plus d’attraper un rhume que celles plongées durablement dans les bras de Morphée.
Ce n’est pas une nouveauté : mal et peu dormir a des conséquences fâcheuses sur la santé en général. Dans le cas de cette nouvelle étude, des chercheurs de l’université de Californie,en collaboration avec des collègues de l’université Carnegie-Mellon et de Pittsburgh (Pennsylvanie),ont mené leur recherche sur 164 participants – hommes et femmes en bonne santé âgés de 18 à 55 ans – qui ont accepté d’être exposés au virus du rhume. Celui-ci est affection respiratoire bénigne due à un virus qui provoque une inflammation des voies aériennes supérieures. Les symptômes les plus fréquents sont le nez qui coule et qui se bouche, les éternuements ainsi qu’une perte du goût et de l’odorat.
Questionnaire et transmission
Les participants ont été soumis au préalable à un questionnaire portant sur leur caractère, leur niveau de stress ou encore leur consommation d’alcool et de tabac. Grâce à un bracelet connecté, leurs habitudes de sommeil ont également été observées et analysées une semaine avant l’étude. Ils ont ensuite été enfermés dans une chambre d’hôtel et les chercheurs leur ont inoculé le rhinovirus responsable du rhume et du rhume de cerveau via des gouttes nasales. Pendant une semaine, les scientifiques ont prélevé chaque jour des échantillons pour voir si le virus se développait.Au total, trois quarts des volontaires ont été infectés par le virus et un sur trois a développé les symptômes d’une rhinite infectieuse (sinusite, éternuements, mal de gorge ou encore fatigue).
La fatigue, un facteur déterminant
Selon les conclusions de cette étude, publiées dans la revue Sleep,les personnes dormant moins de 6 heures par nuit sont 4,2 fois plus susceptibles d’attraper un rhume que les personnes qui dorment plus de 7 heures.Les volontaires ayant dormi moins de 5 heures par nuit ont même 4,5 fois plus de risques de tomber malades. » Le manque de sommeil a été le facteur de différence le plus important, explique Aric Prather, directeur de cette étude et chercheur à l’université de Californie. Peu importe quel âge avaient les personnes, leur niveau de stress, leur éducation ou leurs revenus. Peu importe qu’ils étaient fumeurs ou non. Avec tous ces paramètres pris en compte, la quantité de sommeil était le facteur le plus important « .
Les troubles du sommeil touchent aujourd’hui 20% de la population des pays industrialisés. Ils sont responsables d’un grand nombre de troubles de la santé. En effet, la carence en sommeil peut être responsable d’accidents de voiture, de catastrophes industrielles, de troubles métaboliques et de problèmes cardiaques. De plus, les personnes en manque de sommeil ont un risque plus élevé de développer des maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète, la dépression, l’obésité et le cancer. Ils subissent aussi une mortalité précoce accrue. En 2012, une étude anglo-néérlandaise, également publiée dansSleep, avait déjà montré qu’une seule nuit blanche peut perturber nos globules blancs, nous rendant plus vulnérables à certaines infections.
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