La nature comme médicament
Un parc ou un bois à proximité de son lieu de vie est un bienfait pour le bien-être physique et mental. Mais les plantes d’intérieur et les arbres du jardin sont également un grand plus pour la santé.
La crise sanitaire nous a fait prendre conscience de l’importance de nous aérer et de nous balader dans la nature. Certains citadins n’ont pas hésité à troquer leur habitation avec toutes les facilités qu’elle offrait (école, travail, magasins et cinémas accessibles à pied) contre une maison avec jardin à la campagne.
LE CORPS ET L’ESPRIT
De nombreuses études démontrent que la nature a une influence positive sur le corps et l’esprit. « L’effet sur la santé, tant psychique que physique, est considérable, affirme Benno Geertsma, cofondateur du Réseau Nature et Santé. L’être humain retrouve la sérénité dans la nature et de nombreux groupes-cibles confrontés à des problèmes de santé en tirent profit. La nature facilite la guérison dans les cas de burn-out, de dépression, de stress... et contribue ainsi à réduire la prise de médicaments. Sur le plan physique également, les effets sont indéniables, surtout chez les enfants et les personnes âgées. La nature est une invitation au mouvement et le mouvement est indispensable pour traiter toutes sortes de pathologies chroniques comme l’obésité et les maladies cardiovasculaires. La nature à elle seule n’a pas le pouvoir de les guérir mais y contribue positivement, en complément d’autres thérapies. »
CHAQUE ARBRE COMPTE
Combien d’hectares de nature faut-il pour en ressentir l’effet bénéfique? Difficile à dire. Selon les dernières études, le simple fait d’admirer un paysage de nature par la fenêtre, sur un poster ou un écran permet d’augmenter la concentration, d’atténuer les problèmes psychiques et d’améliorer le contrôle de soi.
« Le moindre coin de verdure est source d’apaisement, constate Benno Geertsma. De la plante d’intérieur à la prairie, du square derrière le coin à la forêt. Une chose est sûre: plus le paysage est diversifié, plus l’impact sur la santé est important. La sérénité est aussi plus facile à trouver en pleine nature que dans un minuscule coin de verdure dans un quartier très fréquenté. » Ceci dit, la proximité d’une oasis de verdure importe plus que ses dimensions. Quand on vit à moins de 2 km d’un parc ou d’une zone naturelle, on s’y rend plus fréquemment et on se dépense donc plus que ceux qui habitent plus loin.
3 autres idées pour vivre mieux
- BALADE DANS LES DUNES DU WESTHOEK
A côté de La Panne, l’une des réserves naturelles les mieux préservées de notre littoral, recouverte de sable, évoque le Sahara. Cet endroit à nul autre pareil abrite une flore unique. Les magnifiques dunes offrant de superbes points de vue alternent avec des zones boisées, des mares et des fossés. L’endroit idéal pour se vider la tête. La réserve est sillonnée de sentiers dont une piste accessible aux landaus et aux fauteuils roulants.
- PLUS DE GENTILLESSE
Quel est l’impact d’une séparation sur la personnalité des ex-partenaires? Selon des chercheurs de l’Université d’Anvers et de la Haute école PLX, une séparation ne laisse pas de traces indélébiles sur les traits de personnalité tels que l’extraversion, la sollicitude et la stabilité émotionnelle. Seul effet notable: les ex-partenaires font preuve de plus de gentillesse. L’explication? Ils s’investissent plus dans la vie sociale.
- MASSAGE DE LA MAIN
Les manipulations tout en douceur ont un effet relaxant, tant physique que mental. Idem pour le massage de la main. Faites de petits mouvements circulaires sur la paume d’une main avec les doigts pliés de l’autre main. Ensuite, ouvrez la main et massez lentement les doigts de la base à l’extrémité, sans oublier les côtés et la partie souple entre le pouce et l’index. Tournez la paume de la main vers le bas et avec le pouce, faites de petits mouvements de va et vient sur le poignet.
DOIGTS VERTS, TOITURES VERTES
Si l’aménagement d’un parc dans les environs dépend essentiellement du bon vouloir des autorités, il est tout à fait possible de verduriser son habitation et ses abords, dans son propre intérêt et celui de ses voisins. « La verdurisation commence dans son jardin, constate Benno Geertsma. Vous seriez surpris de savoir toute la vie qu’un jardin peut abriter. Plus il y a d’arbres, de plantes et de fleurs au jardin, plus on est tenté d’y passer du temps et de jardiner, ce qui est aussi une forme de mouvement. »
Un lierre contre la façade, un jardin vertical dans la cour ou sur la terrasse, un jardin suspendu sur le toit, toutes les occasions de permettre à la nature de s’exprimer doivent être saisies. C’est tout bénéfice pour notre santé physique et mentale mais aussi pour lutter contre le réchauffement climatique. « En ville, la température est généralement plus élevée qu’à la campagne, d’où le risque accru de canicule et de problèmes de santé, surtout pour les personnes âgées. La végétation a le pouvoir de refroidir et de purifier l’air. »
Pour lutter contre l’omniprésence du béton, on peut aussi transformer le chemin d’accès de la maison en jardinet, par exemple. Cela facilite le réapprovisionnement des nappes phréatiques et prévient les inondations. D’après une enquête néerlandaise, les personnes âgées sont plus enclines à se balader dans les rues agrémentées de jardins devant les maisons.
LA NATURE AU PROGRAMME
Même si vous avez planifié quantité de concerts, de théâtres et de soirées entre amis, n’oubliez pas de prévoir un bain de nature de quelques heures. « Prévoyez de passer au moins 2 heures par semaine dans la nature pour faire le plein de bien-être et de santé, conseille Benno Geertsma. Ce ne doit pas être nécessairement deux heures d’affilée. Les possibilités sont nombreuses: une petite sortie pendant l’heure de table, une balade- réunion, un détour par le parc en allant au travail... ou un rendez-vous nature avec les amis, une pratique devenue courante ces derniers mois. »
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