L’accès aux thérapies innovantes contre le psoriasis encore trop limité
À l’occasion de la journée mondiale du psoriasis, plusieurs organisations regroupant des dermatologues appellent le gouvernement à faciliter l’accès des patients à de nouveaux traitements dont l’efficacité a été démontrée. Ce type de thérapie ayant un coût important pour le budget de la santé, il est toutefois limité à des cas précis, ce qui oblige certains patients à suivre un parcours de soins fastidieux.
En Belgique, le psoriasis, une maladie auto-immune affectant principalement la peau, touche environ 400.000 personnes, soit 2 à 3% de la population. Encore méconnue, cette pathologie est également liée à d’autres problèmes de santé tels que l’arthrite, les maladies cardiovasculaires et l’obésité, ce qui en fait une maladie complexe et souvent mal comprise.
Un coût élevé
Si des traitements innovants existent, leur coût reste toutefois un frein majeur pour les patients. C’est notamment le cas des biothérapies, qui se présentent sous forme d’injections composées d’anticorps, à renouveler toutes les 8 à 12 semaines. Pour limiter la pression de ces soins sur le budget de la santé, l’État a choisi de limiter l’accès à ces biothérapies. « Pour pouvoir bénéficier de ce nouveau traitement, le corps des patients doit être couvert à plus de 10% par le psoriasis », explique Jo Lambert, dermatologue spécialisée en psoriasis à l’UZ Gent. « Dans le cas contraire, ils doivent suivre les anciens traitements et c’est seulement dans le cas où ceux-ci ne fonctionnent pas qu’ils peuvent bénéficier de la nouvelle biothérapie. » Seuls 10% des patients peuvent actuellement bénéficier des dernières avancées, estime la dermatologue.
Les dermatologues de la Société royale belge de Dermatologie et de Vénérologie ainsi que de l’Union professionnelle belge de Dermatologie et de Vénérologie estiment que les critères actuels sont trop restrictifs et ne tiennent pas suffisamment compte de la qualité de vie des patients. « Le gouvernement devrait se concentrer sur les bénéfices à long terme de ce type de traitements. Nos patients nous parlent de véritable miracle. Ils sont moins déprimés, peuvent aller au travail et avoir une vie sociale, cela représente aussi des économies potentielles pour la sécurité sociale », souligne Jo Lambert.
Dosage personnalisé
La communauté dermatologique belge explore également des pistes de réduction des coûts, notamment via des essais de dosage personnalisé pour ces médicaments innovants.
Les professionnels plaident enfin pour une gestion intégrée du psoriasis, sur base d’une collaboration multidisciplinaire, tant au niveau de la recherche scientifique qu’au niveau de la prestation des soins. Ils appellent en outre à mieux prendre en compte les impacts physiques, émotionnels et psychologiques du psoriasis.
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