Le métabolisme du sucre semble être lié à la maladie de Parkinson
Une équipe de recherche de l’UCLouvain a mis en avant la fonction de l’enzyme PARK7, qui semble jouer un rôle dans le développement de la maladie de Parkinson. Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements, « qui cibleraient l’origine de cette maladie neurodégénérative plutôt que ses symptômes », annonce lundi l’établissement dans un communiqué.
Les scientifiques de l’Institut de Duve (UCLouvain), emmenés par le Pr Guido Bommer, ont découvert que l’enzyme PARK7 prévient des dégâts causés aux cellules lors du métabolisme des sucres par la glycolyse, soit l’ensemble des réactions qui permettent de décomposer le glucose dans le but de produire de l’énergie.
Or, l’enzyme PARK7 est inactive chez certains patients atteints de la maladie de Parkinson. Les chercheurs supposent donc qu’il y a là une explication pour l’apparition de cette maladie très invalidante dont on ignore encore aujourd’hui comment elle se développe.
« L’inactivation de PARK7 provoque une accumulation de dégâts dans des systèmes aussi divers que les cellules humaines, les souris et même les mouches. Certains cas de la maladie de Parkinson sont dus à l’inactivation génétique de l’enzyme PARK7″, observe l’équipe de recherche. « Sachant que PARK7 est facilement inactivé par un stress oxydatif susceptible d’être déclenché pour de multiples raisons, les mêmes dégâts pourraient aussi jouer un rôle chez les patients dont le gène de PARK7 est intact », ajoute-t-elle.
De nouveaux espoirs
Cette percée dans l’étude de la maladie de Parkinson donne de nouveaux espoirs pour le traitement de cette maladie du cerveau qui touche sept à dix millions de personnes de par le monde. Les scientifiques espèrent dès lors que cette meilleure compréhension des mécanismes à l’origine de la maladie pourra mener à de nouveaux traitements.
À l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de traitement curatif pour lutter contre cette maladie, qui se traduit entre autres par un ralentissement des mouvements, une tension musculaire, des tremblements au repos, mais aussi des difficultés d’équilibre et une perte de la mobilité du visage.
« Il est exceptionnel, de nos jours, de faire une découverte aussi fondamentale sur un sujet qui a autant été étudié dans le passé », se félicite le Pr Bommer, qui souligne au passage que la dernière découverte relative à la glycolyse date de 1982.
L’étude de l’UCLouvain a été publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).