Le tai chi, un art pour tous
Discipline corporelle d’origine chinoise, le tai chi est accessible à chacun, quel que soit son âge et son état de santé. Ses effets bénéfiques sur le corps et sur le mental suscitent aujourd’hui un intérêt croissant.
Débarqué dans le monde occidental dans les années 70, le tai chi est une discipline vieille de plus de six siècles. L’origine en est traditionnellement attribuée à Zhang Sanfeng, un moine chinois qui se serait inspiré d’un combat entre un oiseau et un serpent dans lequel le serpent aurait triomphé grâce à sa lenteur, à sa souplesse et à ses mouvements arrondis...Basé sur l’étirement des membres, la rotation continue de la taille et de la colonne vertébrale, le transfert du poids du corps d’une jambe à l’autre et le jeu d’alternance des bras et des jambes, le tai chi repose sur un enchaînement de 108 mouvements. Il mobilise aussi la respiration, les capacités de concentration et de mémoire. » Le tai chi est le pendant physique des exercices spirituels des moines taoïstes, de même que le Kung Fu est l’équivalent des exercices spirituels chez les bouddhistes », explique le dessinateur Jean-Louis Lejeune (à g. sur la photo), trésorier de la Société de Tai Chi Taoïste de Belgique, qui vient de fêter ses vingt ans. Le tai chi n’est donc pas un sport, mais un art ! » Le tai chi est coupé de la notion de performance ou de perfection. L’essentiel est d’être présent à ce qu’on fait, comme dans la méditation, poursuit-il. L’innovation de Maître Moy Lin-shin, qui a fondé la Société internationale aujourd’hui présente dans quelque 28 pays a été de » customiser » ses connaissances du tai chi, en enlevant le côté combat qui n’est pas très bon pour la santé et en y injectant ses connaissances des arts taoïstes. »
Le tai chi tel qu’enseigné aujourd’hui a donc pour intérêt d’être accessible absolument à tous, quel que soit son âge et ses problèmes de santé, physique ou mentale. Il est ainsi utilisé, notamment au Canada, comme une composante essentielle de certains programmes de revalidation pour des personnes hémiplégiques. Le tai chi a aussi montré son utilité dans la prévention des chutes chez les personnes âgées. » Le tai chi est une sorte de marche, qui permet de se propulser depuis le sol, de mieux lever les pieds, de regarder droit devant soi et d’avoir ainsi un meilleur équilibre « , détaille Sylvie Faucher, présidente de la Société de Tai Chi Taoïste de Belgique.
Des bienfaits sur la santé
À Bruxelles, la Société de Tai Chi Taoïste dispense des cours assurés par des formateurs bénévoles. » Nous nous donnons comme mission d’aider la personne et de lui permettre de s’aider elle-même à mieux gérer sa santé « , explique Sylvie Faucher. » Le tai chi ne guérit rien, mais vient en support aux traitements « , complète Jean-Louis Lejeune. De nombreuses études ont évalué l’intérêt du tai chi dans l’hypertension, l’arthrite, les maux de dos, les problèmes respiratoires, les troubles digestifs, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou encore de la fibromyalgie. » Depuis trois ou quatre ans, nous travaillons avec l’échevin de la santé et des seniors bruxellois Alain Courtois, reprend Sylvie Faucher. Nous sommes aussi contactés par des maisons de repos ou par des associations dédiées à la maladie d’Alzheimer ou au psoriasis par exemple. « Elle-même atteinte de psoriasis, Sylvie Faucher a constaté que le tai chi lui permettait de conserver un très bon état général.
» Le tai chi est un complément qui permet aux personnes de mieux gérer leur stress mais aussi de mieux comprendre comment fonctionne leur maladie... « Approche holistique, le tai chi permet en effet de prendre acte des liens entre l’esprit et le corps. Or ces liens intéressent de plus en plus les chercheurs, par exemple s’agissant des interactions entre microbiote intestinal et humeur. » Le tai chi agit sur des paramètres en apparence plus anecdotiques, comme le transit intestinal, notamment chez les personnes qui ont des problèmes de mobilité et pour qui c’est souvent un gros problème ! « , glisse Jean-Louis Lejeune. Au fil du temps, le tai chi permet d’ailleurs de prendre progressivement conscience de » l’intérieur » de son corps. » Le tai chi agit sur la circulation sanguine et lymphatique. Par ailleurs, en réalignant l’ossature et les muscles, il a un impact sur l’ensemble des organes. Car tout est lié : on oublie souvent par exemple que nos poumons sont attachés à nos omoplates « , explique encore le pratiquant. À ce point lié qu’à la sortie d’un cours de tai chi, les gens semblent plus ouverts, plus heureux... et ont les yeux plus brillants.
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