Les bienfaits de la marche dans le noir
Les courtes journées et le manque de lumière ne doivent pas être un obstacle aux balades. Bien préparés et inspirés par nos voisins nordiques, nous avons tout intérêt à nous aérer chaque jour. Rien que du bénéfice!
A la fin d’une journée de travail ou d’activité, le soleil est couché depuis belle lurette. Zut, il fait déjà noir! Trop tard pour sortir se promener? Absolument pas, nous assurent divers spécialistes santé. La crainte de l’obscurité est assez récente dans l’histoire de l’humanité: elle date, grosso modo, de l’invention de l’électricité. Mais dans le Grand Nord, où les longs hivers vont de soi, la population vit avec cette donnée, parvient à voir de la beauté dans l’obscurité et sort en plein air comme le restant de l’année.
L’exemple scandinave
Dans les pays scandinaves, la philosophie de vie veut qu’on passe un maximum de temps dehors, c’est le «friluvtsliv». Tout ce qu’il est possible de faire en plein air, on le fait! Et ce, quelle que soit la saison ou la météo. Cela dénote un certain état d’esprit qui suppose qu’on déconnecte mieux du stress quotidien à l’extérieur.
«Les gens s’habillent chaudement, fixent une lampe frontale sur leur tête et sortent marcher. Au lieu d’attendre avec impatience l’allongement des jours, ils s’adaptent et profitent des nombreux avantages de la randonnée même dans le noir, assure Dorien Draps, experte en marche. Ils ont évidemment l’avantage de disposer de vastes espaces naturels et de vivre dans des pays très sûrs, ce qui incite davantage à sortir dans le noir, notamment pour les femmes. Mais chez nous il est possible d’en faire autant, moyennant quelques règles de prudence.»
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Les autres sens
L’un des avantages surprenants d’une balade le soir, dans le noir, est que cela affûte les autres sens bien plus qu’en journée. En effet, à la lumière du jour c’est surtout la vue qui est sollicitée. Mais dès que ce sens domine moins, on est réceptif à d’autres stimuli: le crissement de l’herbe sous nos pieds, le cri d’un hibou, l’odeur des conifères ou la sensation du vent sur la peau.
Enveloppé dans l’obscurité, le monde autour de soi rétrécit et on se met à l’observer autrement. En même temps, on aiguise sa vision nocturne. Pour mieux voir dans le noir, les pupilles s’élargissent afin de faire passer un maximum de lumière par le rétine. Plus longtemps on marche dans le noir, mieux on aiguise sa vision nocturne, sauf évidemment si on présente une héméralopie (ou cécité nocturne).
Choisissez un environnement où la lumière artificielle ne varie pas trop, pour que vos yeux ne doivent pas s’adapter en permanence. Si cela reste difficile, promenez-vous à la pleine lune, une excellente alternative.
La relaxation mentale
Dans l’obscurité, même un quartier ou une route que vous connaissez par cœur prend des allures très différentes. Une courte balade devient vite une mini-aventure! Selon l’endroit où vous êtes, il se peut que vous croisiez des animaux nocturnes, comme des martres, des hérissons et des hibous. En ville aussi, sortir après la tombée du jour procure une expérience très différente. Les rues bondées ou animées en journée baignent dans une tout autre ambiance.
Quand l’œil est moins sollicité, le mental se détend, ainsi que peuvent en témoigner les fanas de marche dans le noir. Tout est plus silencieux, il y a moins de trafic et moins de passants, on est donc moins distrait. Pour beaucoup c’est une expérience de relaxation ultime.
En sécurité?
Mais quid si vous ne vous sentez pas en sécurité dans le noir? «Ce sont surtout les femmes qui pourraient se sentir moins à l’aise. C’est tout à fait compréhensible. Heureusement il y a moyen de contourner cet obstacle, par exemple en sortant avec un chien, en choisissant des rues ou des chemins éclairés ou en retrouvant un(e) ami(e). Parler, se confier et écouter l’autre est plus facile quand on marche, car on ne se regarde pas dans les yeux.»
Voir et être vu dans le noir
1. Portez des vêtements réfléchissants. Dans l’obscurité vous serez plus en sécurité avec un gilet fluo, des LED (clignotants ou non) et des bandes phosphorescentes, pour que les voitures vous repèrent.
2. Munissez-vous d’une lampe frontale.
La lampe frontale est un must, surtout si vous marchez sur des chemins mal éclairés. Il existe des versions qui éclairent à quelques mètres de distance ou jusqu’à 100 mètres, à choisir selon votre trajet. Préférez un modèle à sangle ajustable, plus confortable. Une bonne alternative: les LED qu’on fixe sur un bonnet ou un chapeau.
3. Dites où vous allez. Que vous marchiez le soir ou en journée, prévenez que vous sortez et dites quel trajet vous prévoyez de suivre. En chemin, vous pouvez partager votre position grâce à votre smartphone. Même les marcheurs les plus aguerris peuvent tomber...
4. Restez sur des chemins que vous connaissez. Vous vous sentirez plus à l’aise, car dans le noir on a tendance à moins bien déceler les obstacles et/ou irrégularités sur la route. Des sticks de marche peuvent soulager vos articulations et améliorer votre équilibre.
5. Marchez à la pleine lune. Sortir à la pleine lune est toujours une bonne idée. Sa réflexion suffit à baigner les environs d’une lumière douce et rassurante, tout en conférant au paysage une autre dimension. Magique!
6. Découvrez les illuminations de Noël. A la période des fêtes, plusieurs communes organisent des balades nocturnes à la découverte des illuminations de Noël.
A Bruxelles: Brussels by light – bruxelles.be/brussels-lights
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