Les électrochocs contre la dépression
En l’espace de quinze ans, le nombre de traitements par électroconvulsivothérapie (ECT), plus connue sous le nom d’électrochocs, a doublé. Si ce traitement a fait la preuve de son efficacité, il reste en butte à pas mal de préjugés.
L’ECT C’EST QUOI?
» À ses débuts, il y a 80 ans, l’ECT s’appliquait sans anesthésie, explique le Dr Pascal Sienaert, psychiatre (à l’UPC KULeuven). C’est de cette époque que date l’image désuète du patient qui convulse sous le choc. Aujourd’hui, ce traitement se fait sous brève anesthésie. Le patient reçoit également un relaxant musculaire pour qu’il ne ressente aucune douleur. »
L’ECT POUR QUI?
L’ECT donne de très bons résultats chez les patients atteints de dépression sévère, âgés et qui répondent peu ou pas aux médicaments, surtout s’il est question d’un ralentissement fonctionnel – parole laborieuse, pensée et mouvements ralentis -, de crises de culpabilité et de délire. L’ECT aide aussi en cas de névrose maniaque, de psychose et de dépression bipolaire. Parmi les effets secondaires les plus fréquents, citons les troubles de la mémoire, en général temporaires, de brefs moments de confusion, des maux de tête et des douleurs musculaires.
Pour pratiquer une ECT, le psychiatre fixe une électrode de chaque côté du crâne. Les électrodes envoient, pendant un court laps de temps, un stimulus électrique mesuré, ce qui provoque une décharge (convulsion) dans le cerveau, entraînant une série de processus bénéfiques. Cela déclenche un mécanisme sensé stopper la décharge, tout en boostant la production de nouvelles cellules cérébrales et en aidant à réguler l’équilibre des neurotransmetteurs et des hormones dans le cerveau.
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