Les meilleures solutions contre les yeux secs
Passé la cinquantaine, il n’est pas rare d’avoir les yeux secs. Cela peut être lié à un ralentissement de la production lacrymale, mais en général il s’agit davantage d’un problème interne de l’œil. Bonne nouvelle, les solutions ne manquent pas.
«La sécheresse oculaire n’est pas un problème banal , insiste le Pr Sorcha Ní Dhubhghaill (chef de service en ophtalmologie à l’UZ Brussel). Le liquide lacrymal hydrate la surface de l’œil, contribue à l’acuité visuelle et contient des substances comme les cytokines (qui aident à combattre l’inflammation) et des facteurs de croissance. Il y a donc tout intérêt à préserver cette lubrification naturelle. Les larmes artificielles n’auront jamais les mêmes propriétés.»
Bien souvent, les yeux secs résultent d’une altération de la composition du film lacrymal, laquelle s’explique principalement par un dysfonctionnement des glandes sébacées de Meibomius (DGM). Résultat: le liquide oculaire s’évapore plus rapidement. «Le dysfonctionnement des glandes sébacées de Meibomius, fréquent à la ménopause, obstrue les canaux excréteurs, si bien que le lubrifiant, épaissi, ne s’écoule plus aussi bien jusqu’au film lacrymal.»
La sécheresse oculaire peut aussi être le symptôme d’une maladie auto-immune ou la conséquence d’une chirurgie laser, quand ce n’est pas un effet secondaire lié à la prise d’un médicament. La quasi-totalité des gens opérés de la cataracte se plaignent d’avoir les yeux secs, à la suite de l’intervention elle-même mais aussi à cause des soins pré- et post-opératoires.
Dans ce cas, la sécheresse oculaire ne dure heureusement pas. «Il s’agit d’un problème complexe et on n’a pas encore trouvé de solution miracle. Mais il y a tout à fait moyen de compenser le manque d’hydratation des yeux. Nous avons remarqué qu’avec un peu de discipline dans le traitement, les résultats sont très satisfaisants.»
Ne dites plus «larmes»
Le film lacrymal se compose de trois couches: la couche muqueuse produite par les glandes à mucus assure l’adhésion du liquide lacrymal à l’œil, la couche aqueuse produite par les glandes lacrymales ajoute du volume et enfin, une couche huileuse très importante est produite par les glandes de Meibomius.
Les compresses chaudes
La première chose à faire si vous avez les yeux secs, c’est d’appliquer chaque jour, pendant quelques minutes, des compresses chaudes sur vos paupières closes. «Cela augmente localement la température corporelle, ce qui contribue à fluidifier la couche lipidique des glandes sébacées de Meibomius, améliore la qualité du film lacrymal et limite l’évaporation.»
Les Oméga-3
La couche lipidique présente dans le film lacrymal dépend aussi de notre alimentation. Impossible de produire assez de lipides si on ne consomme pas des bonnes graisses. En consommant davantage d’acides gras insaturés et d’oméga-3, vous améliorerez déjà les choses, même si rien n’a pas été prouvé scientifiquement. On privilégie donc les poissons gras, les fruits secs, les œufs et les crustacés…
Se reposer ses yeux
Si vous passez beaucoup de temps devant un écran, vous clignez automatiquement moins des yeux, vous les écarquillez plus et cela provoque une évaporation accrue par rapport à la lecture d’un livre, par exemple. «La meilleure chose à faire est de s’octroyer des pauses, de regarder au loin et de mettre des gouttes.»
Les larmes artificielles
Si ces conseils de base ne suffisent pas, il faudra passer aux gouttes. «Ayez le réflexe d’en mettre dès que vous sentez une gêne. Si vous avez les yeux secs surtout le matin, mettez aussi des gouttes le soir, avant de vous endormir, ou un gel oculaire. Il faut parfois tâtonner un peu avant de trouver les larmes artificielles ou le gel qui vous convient, car vous devrez vous traiter à long terme. Il faut donc que trouver une solution en gouttes ou en gel facile à appliquer, confortable et dénuée de tout conservateur.»
Les médicaments et la lumière pulsée
Si la sécheresse oculaire persiste, vous risquez des inflammations. Les yeux gonflés font courir le risque d’une obstruction des canaux glandulaires, ce qui aggrave la sécheresse, et c’est le cercle vicieux. Une nouvelle approche a fait ses preuves: la lumière pulsée intense (IPL). Ce traitement par flashs lumineux au niveau des joues stimule et relance les glandes de Meibomius.
«L’IPL est utilisé en dermatologie et c’est par hasard qu’on à constaté ses bienfaits pour les yeux. C’est une excellente alternative aux gouttes, mais les traitement IPL coûtent cher, ne sont pas remboursés par l’assurance maladie et doivent être répétés à intervalles réguliers.»
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