Les personnes handicapées ont un risque élevé de tomber dans la pauvreté
Trente-neuf pour cent des personnes handicapées bénéficiant d’une allocation vivent sous le seuil de pauvreté européen, selon une enquête menée par l’université de Louvain (Katholieke Universiteit Leuven).
Les conditions de vie de plus de 1.000 personnes, âgées de 21 à 65 ans et percevant une allocation fédérale, ont ainsi été étudiées. Les personnes interrogées consacrent deux fois plus de moyens aux soins de santé que la population moyenne. Plus d’un tiers d’entre elles reportent des soins médicaux parce qu’elles ne peuvent se les autoriser. Un quart ne peut se permettre de chauffer suffisamment le logement.
Jusqu’ici, le risque de pauvreté chez les personnes handicapées a été sous-évalué, estiment les auteurs de l’étude. Ces personnes tentent de s’en sortir avec leur revenu disponible, en réduisant certaines dépenses et en ne satisfaisant pas leurs besoins de base.
Les enquêteurs voient trois pistes pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées: « augmenter les allocations, limiter les frais supplémentaires liés au handicap comme les adaptations du logement ou l’achat d’aides matérielles et, enfin, améliorer la prestation de services comme la mobilité », explique le professeur Koen Hermans, de la KU Leuven.
Pour le secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Philippe Courard, cette étude constitue une « validation scientifique des revendications du terrain et renforce la nécessité d’amorcer le changement de la législation ». « Ma volonté est de mettre progressivement en place un système d’allocations intelligent, plus juste et plus efficace, qui soutienne l’inclusion sociétale des personnes handicapées sur le long terme », ajoute-t-il.
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