Pourquoi ronflons-nous?
Presque tout le monde a déjà ronflé lors d’un gros rhume ou après une soirée bien arrosée, mais pour un tiers voire la moitié de la population, cela se produit chaque nuit. Ronfler de façon permanente peut avoir plusieurs causes, et elles ne sont pas toutes bénignes.
Pourquoi quelqu’un ronfle-t-il exactement ? Cela n’est pas toujours évident à déterminer. Diverses causes, connues ou inattendues, peuvent en être à l’origine. Le ronflement peut survenir à tout âge, mais en vieillissant, les petits muscles autour de la gorge, du palais mou et de la luette se relâchent. Cela provoque un rétrécissement des voies respiratoires et augmente le risque de vibrations.
C’est précisément à cause du rétrécissement d’une partie des voies respiratoires entre le passage nasal et les cordes vocales que se produisent les bruits typiques du ronflement. Lorsque vous inspirez, un tel rétrécissement crée une pression négative dans la gorge, attirant la langue et les tissus mous environnants l’un vers l’autre, ce qui les fait vibrer. Ce phénomène peut être comparé au dégonflement d’un ballon. À ce moment-là, un grand volume d’air passe en même temps par une ouverture trop étroite, ce qui produit ce son vibrant et ronflant.
Position de sommeil
La position dans laquelle vous dormez peut avoir un impact significatif sur le ronflement. Pour environ 7 ronfleurs sur 10, cela joue un rôle. En général, le phénomène est beaucoup plus fréquent chez les personnes qui dorment sur le dos que sur le côté. Lorsque vous êtes allongé sur le dos, votre langue et votre palais mou ont tendance à retomber plus facilement vers l’arrière sous l’effet de la gravité, ce qui peut rétrécir le pharynx et provoquer un ronflement lors de l’inspiration. De plus, les dormeurs sur le dos respirent plus souvent par la bouche que par le nez, ce qui augmente les risques de vibrations.
Alcool et surpoids
La consommation d’alcool favorise le ronflement en raison de son effet relaxant sur les muscles. Cela rend les tissus mous entre l’ouverture nasale et les cordes vocales plus susceptibles de vibrer. De plus, l’alcool dilate légèrement les vaisseaux sanguins, provoquant un gonflement des cornets et des muqueuses nasales.
Les fumeurs ronflent également plus fréquemment en raison de l’inflammation chronique de leurs muqueuses nasales. De la même manière, les allergies contribuent au ronflement. Pendant la saison des pollens, le ronflement augmente, mais ceux qui souffrent d’une allergie aux acariens peuvent rencontrer des problèmes respiratoires tout au long de l’année. Au début, cela peut passer inaperçu, mais au fil des ans, le gonflement des muqueuses nasales peut devenir si important qu’il entraîne un ronflement permanent.
Le surpoids est sans doute l’un des déclencheurs les plus connus du ronflement. Les personnes en surcharge pondérale ont en effet davantage de dépôts graisseux autour de la gorge et du nez, ce qui entraîne un rétrécissement des voies respiratoires.
Anatomie
Certaines personnes ont naturellement une gorge étroite ou une déviation du septum nasal, rendant le ronflement souvent inévitable. Une rétrognathie, où la mâchoire inférieure est positionnée trop en arrière, augmente également le risque de ronflement. Dans ce cas, le pharynx est déjà étroit, ce qui peut aussi favoriser l’apparition de l’apnée du sommeil.
Apnée du sommeil
Presque toutes les personnes souffrant d’apnée du sommeil ronflent, et dans ce cas, le ronflement est pathologique. L’apnée du sommeil est en effet un trouble du sommeil courant qui, sans traitement, peut entraîner une série de problèmes de santé, allant du diabète aux maladies cardiovasculaires et à certains types de cancers.
Inoffensif ou pas ?
Le ronflement, lorsqu’il n’est pas associé à l’apnée du sommeil ou à des symptômes tels que la fatigue ou la somnolence diurne, a longtemps été considéré comme un problème mineur, gênant surtout pour le partenaire de lit. Cependant, des études récentes apportent un nouvel éclairage. Ces recherches suggèrent que les vibrations causées par le ronflement pourraient également augmenter le risque d’athérosclérose, entraînant un rétrécissement des artères carotides. Cela nécessite évidemment des investigations supplémentaires, mais le ronflement permanent ne semble pas totalement inoffensif.
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