Prévenir et soulager les piqûres de moustiques
En été, ces insectes suceurs de sang peuvent être une véritable plaie. Rougeurs, démangeaisons, boutons, allergies dans certains cas plus extrêmes... Qu’est-ce qui attire donc ce minuscule Dracula et comment soulager une piqûre ?
Quels types de moustiques en Belgique ?
Il existe plusieurs sortes de moustiques en Belgique, mais les espèces les plus fréquentes sont le culex pipiens et la tipule.
Les culex pipiens sont les petits moustiques irritants qui viennent nous piquer durant notre sommeil. Ces mêmes moustiques qui nous empêchent parfois de dormir en voletant près de nos oreilles. On les reconnait par leurs antennes longues et fines et leurs ailes membraneuses. Ce sont les femelles qui aspirent notre sang lorsqu’elles ont besoin de nourrir leurs oeufs. Les mâles, quant à eux, se nourrissent de nectar.
Les tipules sont très grandes par rapport aux autres espèces. On les distingue grâce à leurs pattes très longues, un corps fin et des larges ailes. Contrairement aux Culicidae, les tipules sont inoffensives et se nourrissent de nectar. Elles séjournent sur les plantes, à la recherche de partenaires potentiels pour s’accoupler.
Récemment, une autre sorte a fait son apparition en Belgique : le moustique tigre. Beaucoup plus dangereux, ce moustique est vecteur de maladies, comme la dengue, le chikungunya ou le zika. Il est reconnaissable à ses rayures noires et blanches sur tout le corps, ainsi qu’à ses ailes noires.
Pourquoi le moustique nous pique-t-il ?
Contrairement à la croyance commune, ce n’est pas la lumière qui attire les moustiques. Vous pouvez donc allumer votre lampe de chevet en toute sérénité. Si le moustique se repère bien grâce à son sens de l’odorat, il ne s’agirait pas non plus d’une histoire de sucre dans le sang. Non, ce qui les attire, c’est le dioxyde de carbone que l’on émet lorsqu’on respire. Il va aussi détecter les odeurs humaines (comme la transpiration, l’haleine ou l’urine), composées par les acides gras (sébum, acide butyrique), les acides lactiques ou autres relents ammoniaqués émis par la peau.
Une fois que l’insecte s’est rapproché de sa cible, il utilise des thermorécepteurs pour savoir où piquer. Ce sont des sortes de détecteurs de chaleur infrarouges qui vont lui permettre de repérer une veinule dans laquelle il va aller puiser le sang.
Tout le monde n’est pas piqué de la même manière. Des recherches ont montré que les moustiques sont attirés par les odeurs corporelles liées aux phéromones que nous dégageons. Certaines phéromones peuvent être plus attractives que d’autres, en raison notamment de la nourriture ingérée, de l’utilisation d’un parfum, de la quantité de sueur dégagée ou des bactéries qui composent notre peau.
Pourquoi une piqûre nous gratte-t-elle ?
Lorsqu’un moustique nous pique, il va injecter de la salive afin d’empêcher le sang de coaguler dans sa trompe. Cette salive, dont le but était de stabiliser les plaquettes sanguines, va avoir un effet particulier sur notre corps. Face à cette substance étrangère, notre système immunitaire se met en état d’alerte et va envoyer des cellules appelées « mastocytes » qui vont exploser au contact de la substance. En éclatant, ces cellules libèrent de l’histamine, qui provoque alors des rougeurs et des démangeaisons. Arrivent ensuite d’autres agents immunitaires qui vont faire apparaître un gonflement rempli d’eau (le bouton).
Mais pourquoi gratter ce gonflement nous soulage-t-il ? Il faut avant tout savoir que notre corps est composé de microcapteurs, qui vont transmettre chaque stimulus au cerveau et ainsi le prévenir lorsque notre organisme est en danger : coupure, brûlure, piqûre. D’autres types de signaux du toucher, comme une caresse par exemple, seront également envoyés au cerveau, sans toutefois le mettre en alerte. Ce sont des informations dites « de contact ». Ainsi, lorsque nous grattons un bouton, une information de contact est perçue par le cerveau, ce qui va court-circuiter l’information d’alerte envoyée par la piqûre. Cela signifie donc que durant un court laps de temps, notre cerveau ne perçoit plus les démangeaisons. Un geste tentant qu’il faut pourtant éviter au maximum. En grattant votre bouton, vous permettez aux bactéries de traverser la peau, au risque de créer des surinfections. D’autant qu’à force de gratter, vous allez soulager brièvement la démangeaison, mais provoquer une démangeaison beaucoup plus forte par la suite. En fait, en grattant le bouton, vous actionnez un mécanisme nerveux qui va libérer de l’histamine, qui va à son tour entraîner des démangeaisons. Bref, un cycle sans fin.
Prévenir une piqûre est-il possible ?
Pour se protéger au mieux de la soif de sang d’un moustique, il existerait plusieurs stratagèmes :
- Porter des vêtements épais et amples
- Se débarrasser des sources d’eau stagnante à proximité de son habitation : c’est là que pondent les moustiques
- Placer des pots de géranium aux fenêtres pour éloigner les insectes
- Utiliser des huiles essentielles, comme l’huile d’eucalyptus citronné ou l’huile de géranium : on peut par exemple verser quelques gouttes dans un vaporisateur d’eau
- Utiliser une moustiquaire
- Utiliser des répulsifs à brancher sur une prise près de votre lit.
Quelles solutions pour soulager les démangeaisons ?
Pour soulager une piqûre de moustique, il est souvent plus efficace de se tourner vers des remèdes de grand-mère. Le bicarbonate de soude a par exemple déjà fait ses preuves. Ainsi, diluez 3 cuillères à soupe dans 100ml d’eau et versez quelques gouttes sur une compresse. Appliquer ensuite la compresse sur la zone à traiter.
Les huiles essentielles peuvent également fonctionner. La menthe poivrée, l’eucalyptus ou le clou de girofle sont souvent les plus efficaces. L’huile de lavande est aussi recommandée. Versez quelques gouttes sur une compresse et disposez-la sur vos boutons.
Étonnament, certains déodorants peuvent faire l’affaire. Ils contiennent en effet du chlorure d’aluminium, une substance active efficace contre la douleur et les gonflements liés aux piqûres d’insectes.
N’hésitez pas à placer un glaçon, ou une source de chaleur sur votre bouton. Cette solution est très efficace, rapide et économique, même si elle n’est que temporaire.
L’aole vera aurait également des vertus cicatrisantes, et pourrait donc soulager une démangeaison. En gel ou en récupérant directement le jus sur la plante, il est conseillé d’en étaler préalablement sur la peau pour éviter tout risque d’allergie.
Enfin, pourquoi ne pas aussi tester des compresses alcoolisées, du vinaigre blanc ou du vinaigre de cidre?
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