Que se passe-t-il exactement pendant une pneumonie?
À l’approche de l’hiver, les infections respiratoires vont à nouveau augmenter. Une infection qui survient plus souvent chez les jeunes enfants et les personnes de plus de 50 ans est la pneumonie. La plupart des pneumonies sont causées par des bactéries. Comment reconnaître les symptômes et quel traitement suivre?
Lorsque nous inspirons, l’air passe par la trachée et les autres petites branches des poumons (bronchioles) jusqu’aux alvéoles. Là, l’oxygène est absorbé par le sang et le dioxyde de carbone est libéré. Cet échange de gaz est essentiel à la vie. En cas de pneumonie, les bronchioles et les alvéoles sont enflammées. Cela entraîne des difficultés à respirer. Vous pouvez donc vous sentir soudainement très essoufflé. En effet, votre corps se met immédiatement au travail pour éliminer la cause de l’inflammation. Cela crée du mucus. Les virus et les bactéries restent alors coincés dans le mucus. Les cils des poumons déplacent le mucus contenant les agents pathogènes (ou autres contaminants) des poumons vers la gorge. Si les cils seuls ne peuvent pas faire face à la quantité de mucus présente, vous commencerez à tousser. Dans le cas d’une pneumonie, le mucus est souvent épais, il est donc difficile à évacuer. De plus, les alvéoles sont moins capables d’absorber l’oxygène à cause de l’inflammation et de la présence de ce mucus. Cela entraine une sensation d’oppression dans la poitrine.
La cause
Dans la plupart des cas, la pneumonie est causée par une bactérie, plus précisément le Streptococcus pneumoniae. Les personnes en bonne santé peuvent être porteuses de ces bactéries dans la cavité du nez et de la gorge. Lorsqu’ils éternuent, par exemple, la bactérie se retrouve dans l’air et peut alors infecter une personne dont l’immunité est affaiblie. La bactérie peut également être transmise par une bise ou un contact.
Mais un virus (dans la plupart des cas le virus de la grippe, d’où l’importance de la vaccination contre la grippe), un champignon ou un parasite peuvent également être à l’origine de cette infection.
L’agent pathogène pénètre dans votre corps lorsque vous inspirez. Si votre système immunitaire ne fonctionne pas aussi bien qu’il le devrait, il peut provoquer une inflammation des alvéoles pulmonaires et des tissus qui les entourent.
Le corps veut se débarrasser du coupable et réagit par une inflammation. Cela entraîne la formation de mucus dans les poumons. Ce mucus rend plus difficile l’absorption de l’oxygène par le sang. Les poumons veulent se débarrasser du mucus et des agents pathogènes, et vous commencez à tousser.
La pneumonie, comme la grippe et le rhume, est plus fréquente en hiver. Cependant, il est faux de croire que seul le froid rend malade. Les virus et les bactéries sont toujours actifs, qu’il fasse chaud ou froid. Mais pendant les mois d’hiver, nous passons plus de temps à l’intérieur, plus près les uns des autres et avec moins de ventilation. Le risque de se transmettre des infections est donc plus grand.
Qui est le plus exposé au risque de pneumonie?
- Personnes souffrant d’asthme, de BPCO ou de bronchectasie
- Personnes atteintes de diabète sucré
- Personnes âgées de 65 ans et plus
- Fumeurs
- Co-fumeurs
- Les personnes qui consomment régulièrement de l’alcool
- Les personnes qui restent allongées pendant de longues périodes
- Les personnes dont l’immunité est réduite en raison d’une maladie ou d’un médicament
- Personnes souffrant d’insuffisance cardiaque
- Jeunes enfants
Comment la pneumonie se manifeste-t-elle?
Après un rhume, vous ne vous sentez pas mieux, mais plus malade? Alors vous avez peut-être une pneumonie. Si vous présentez les symptômes suivants, consultez un médecin dès que possible pour déterminer si vous avez une pneumonie:
- Douleur lors de la respiration
- Être essoufflé
- Toux de mucus jaune ou vert, avec parfois un peu de sang.
- Fatigue
- Température corporelle élevée ou basse
- Douleurs musculaires et douleurs dans les poumons
- Frissons et claquements de dents
- Perte d’appétit
- Dans les cas graves : somnolence, confusion
Le diagnostic
Le médecin vous posera d’abord une série de questions, puis il écoutera vos poumons à l’aide d’un stéthoscope. Chez la plupart des personnes atteintes de pneumonie, on entend un léger crépitement. Pour s’assurer du diagnostic, une radiographie peut être effectuée. Cela permettra de savoir s’il y a une infection, quelle est son étendue et où elle est située.
Les antibiotiques ne sont utiles que lorsque des bactéries sont responsables et non des virus. Néanmoins, le médecin prescrira presque toujours des antibiotiques pour la pneumonie. Comme la pneumonie est une affection grave et qu’un médecin ne peut pas dire très rapidement si la cause est une bactérie ou un virus, toute pneumonie est considérée comme bactérienne et est donc traitée par des antibiotiques.
En cas de douleur et de fièvre, il recommandera un analgésique, tel que le paracétamol.
Si la pneumonie est grave, une hospitalisation peut être nécessaire.
Comment réduire le risque de pneumonie ?
– Portez des vêtements chauds et secs.
– Arrêtez de fumer. Fumer irrite et affaiblit vos poumons, ce qui augmente le risque de pneumonie.
– Assurez-vous d’être reposé et en bonne santé. Un sommeil suffisant et une alimentation saine garantissent une meilleure immunité.
– La grippe affaiblit votre immunité et vous avez donc plus de chances d’attraper une pneumonie. Faites-vous vacciner contre la grippe, surtout si vous appartenez à un groupe à risque.
– Faites-vous vacciner contre la cause la plus fréquente de pneumonie (infection à pneumocoques). Il est recommandé pour :
- tous les enfants : en Belgique, l’ONE vaccine gratuitement contre le pneumocoque les enfants de 0-6 ans, comme le recommande le Conseil supérieur de la santé.
- les adultes âgés de 16 à 85 ans présentant un risque accru d’infection à pneumocoques en raison de : une immunité plus faible (par exemple, les personnes recevant une chimiothérapie pour un cancer, ou les personnes atteintes du VIH ou d’une leucémie), l’absence d’une rate (fonctionnelle), certaines formes héréditaires d’anémie.
- les adultes âgés de 50 à 85 ans présentant d’autres conditions (chroniques) et facteurs de risque tels que: insuffisance cardiaque, pulmonaire, hépatique et rénale ; le tabagisme et l’abus d’alcool ; certaines maladies musculaires héréditaires ; le diabète.
- des personnes en bonne santé âgées de 65 à 85 ans.
Vous êtes malade?
Un conseil: reposez-vous! Il se peut que vous ne puissiez pas aller travailler pendant un certain temps. Arrêtez également de fumer. Buvez beaucoup d’eau, surtout si vous avez de la fièvre. Il est préférable de ne pas utiliser de médicaments contre la toux. La toux est nécessaire pour chasser l’agent pathogène de vos poumons. Toussez dans l’intérieur de votre coude. La pneumonie peut être transmise par l’air et par les mains. En toussant dans l’intérieur de votre coude, vous réduisez le risque d’infecter les autres.
Quelle est la différence entre une pneumonie « normale » et une pneumonie causée par le coronavirus?
Depuis près de deux ans, il y a un nouvel acteur à prendre en compte: le coronavirus. Un virus, tel que le coronavirus, se lie facilement aux cellules de vos poumons après que vous l’ayez inhalé. Lorsque votre organisme détecte qu’un agent pathogène a pénétré dans votre corps, le système immunitaire s’active pour éliminer les agents pathogènes. Si votre organisme ne reconnaît pas un virus, il développera des anticorps spécifiques qui pourront éliminer ce virus, mais cela prend du temps. Pendant ce temps, le virus peut continuer à se multiplier et à se propager.
Si votre système immunitaire travaille trop fort, il peut aussi réagir de manière excessive et même endommager votre propre corps. Le tissu pulmonaire, où le virus pénètre en premier, peut alors être abîmé (de façon permanente). En raison d’une réaction inflammatoire très intense, du liquide, des protéines et des cellules inflammatoires provenant des vaisseaux sanguins pulmonaires peuvent pénétrer dans le tissu pulmonaire. Il est donc plus difficile de transférer l’oxygène des poumons vers le sang, ce qui entraîne un manque d’oxygène dans le sang. Du tissu cicatriciel peut ainsi se former et les poumons peuvent se raidir.
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