Une nouvelle découverte pourrait permettre de mieux comprendre le cancer du pancréas
Une équipe de chercheurs, dirigée par le professeur Ilse Rooman de la VUB, a découvert, dans le pancréas de personnes en bonne santé, une cellule qui ressemble fortement aux cellules responsables des cancers du pancréas les plus agressifs. Grâce à cette découverte, les chercheurs espèrent mieux comprendre le développement de ce dangereux cancer afin de mieux le détecter et le traiter.
« Nous avons découvert une cellule rare dans le pancréas de personnes saines qui est très similaire au groupe de tumeurs le plus agressif. Ces cellules sont plus abondantes chez les patients souffrant d’une inflammation chronique du pancréas, un facteur qui amplifie les risques de cancer. Jusqu’à présent, on supposait que de telles cellules n’existaient pas dans le pancréas. Comment traiter la tumeur si l’on ne connaît pas encore parfaitement l’organe sain? Cette cellule pourrait être à l’origine d’un sous-type spécifique de cancer du pancréas ou du moins nous apprendre comment ce sous-type se développe, une connaissance indispensable pour une meilleure détection et un meilleur traitement », a déclaré le professeur Ilse Rooman.
Une première pour le pancréas
Seule une cellule sur 20.000 du pancréas sain présente des caractéristiques similaires aux cellules tumorales du sous-type de cancer le plus agressif. L’existence de ces cellules avait déjà été décrite dans d’autres organes où des tumeurs similaire peuvent apparaître mais c’est une première concernant le pancréas. « Nous n’avons pas non plus pu trouver ces cellules dans les modèles animaux les plus courants. Cela pourrait également expliquer pourquoi on supposait jusqu’à présent que ces cellules n’existaient pas dans le pancréas. Il est probable que ces modèles animaux, sur lesquels se fondent la plupart des résultats obtenus à ce jour, sont inutiles pour étudier spécifiquement ce type de tumeur. »
Détecter plus tôt et traiter plus efficacement
Les chercheurs ont maintenant commencé à cultiver des cellules humaines afin d’élucider le rôle de ces cellules nouvellement découvertes dans le développement du cancer. « Nous soupçonnons cette nouvelle cellule d’être à l’origine du sous-type de tumeur basale. S’il s’avère que ce n’est pas le cas, l’étude de ces cellules permettra de mieux comprendre le sous-type de tumeurs dont le pronostic est le plus défavorable. Cela permettra de détecter la tumeur plus tôt et de la traiter plus efficacement. »
Nonante pour cent des patients atteints de cancer du pancréas meurent dans les cinq ans.
Les résultats de l’étude ont été publiés dans Gut, une revue scientifique de premier plan en gastro-entérologie.