Apprenez à réagir en cas d’urgence
Que faire face à une brûlure grave ou à une hémorragie ? Pour répondre à une demande citoyenne après les attentats du 22 mars, une nouvelle formation, courte, permet d’apprendre à poser les bons gestes en cas de situation d’exception. Une première en Belgique.
« Réagir face à l’urgence ». Tel est l’intitulé de la toute nouvelle formation proposée par la Croix-Rouge, en collaboration avec les pompiers de Bruxelles et avec le soutien de la Région. D’une durée de 2h seulement et prodiguée gratuitement, elle vise à apprendre aux citoyens les gestes à poser en cas d’attaque terroriste ou de toute autre situation d’urgence où une personne est en détresse (accident domestique, de la route...) afin de se protéger, d’aider des victimes et d’avoir la réaction adéquate à l’arrivée des secours. L’objectif consiste donc à diminuer le climat d’angoisse en rassurant le citoyen sur sa capacité d’action. Selon des études, seuls 10% des gens arriveraient à garder un état d’esprit calme et rationnel en situation de catastrophe, tandis que 80% seraient désorientés voire tétanisés et que 10 % perdraient le contrôle d’eux-mêmes. Et la Croix-Rouge de rappeler que le taux de la population belge formée aux premiers secours reste très faible comparé à d’autres pays européens : moins de 5 % contre plus de 80 % en Allemagne par exemple ! Précisons que la nouvelle formation ne se substitue pas à celle de secouriste, plus pointue et plus longue (15h).
Se protéger et alerter
En cas d’attentat, les formateurs expliquent comment, avant tout, se mettre hors de danger, en prenant garde aux mouvements de foule, en essayant, si possible, d’entraîner d’autres personnes dans sa fuite. Ils conseillent aussi vivement de ne pas revenir sur les lieux, même si c’est dans le but d’aider, car il y a toujours le risque d’une seconde bombe. Si la fuite est impossible : il faut se cacher et se barricader. Autre réflexe à avoir évidemment : composer le 112, un numéro qu’une personne sur quatre ne connaît pas...
Des gestes simples
En attendant l’arrivée des secours, plusieurs actions simples peuvent sauver, en situation d’exception. « Allongé sur le sol, cet homme saigne abondamment à la jambe. Je localise l’hémorragie, je me protège du sang en glissant d’abord ma main dans un sac (ou un autre moyen du bord), je trouve un tissu (une écharpe ou autre chose) que je comprime directement sur le point de saignement« , détaille Najla Mulhondi, formatrice Croix-Rouge en montrant les gestes. Autre exemple en situation d’urgence : « Cette dame présente une brûlure grave au bras. Je fais couler de l’eau froide (un autre liquide froid, tel qu’un soda, peut faire l’affaire) en abondance sur la zone touchée afin de refroidir la brûlure et je couvre la victime d’une veste ou d’autre chose car elle risque d’avoir froid. » En cas de présence de corps étrangers comme des clous ou des débris de verre dans la peau de victimes, il ne faut surtout pas les retirer mais simplement couvrir les plaies avec un tissu afin d’éviter les infections, en attendant les services d’urgence. Ce qui est très important, c’est de parler aux victimes, de les rassurer...
A l’arrivée des secours
La formation détaille aussi la bonne attitude à adopter quand les services de secours arrivent sur les lieux : se signaler, mains visibles, bras vers le haut, vis-à-vis de la police et/ou de l’armée et, par rapport aux ambulanciers et secouristes, faire un bilan rapide de l’état des blessés et les localiser. Ce nouveau module de sensibilisation explique aussi comment interagir efficacement en tant que citoyen avec les services de secours professionnels. Enfin, un volet aborde la façon de gérer le traumatisme et la manière d’en parler aux enfants. Ces sessions permettent en outre d’exprimer les émotions (peur, chagrin, angoisse...) ressenties après le 22 mars et d’ainsi partager les expériences.
Douze dates
Dans un premier temps, six week-ends consécutifs de formations sont programmés à Bruxelles, du 28 mai au 3 juillet. Une formation entièrement gratuite, sans préinscription, ouverte à toute personne âgée d’au moins 15 ans. La Croix-Rouge estime que si chaque personne formée peut se protéger personnellement et peut-être assister une victime, ce serait déjà énorme... Et d’espérer que cette formation donnera envie aux Belges d’approfondir leurs connaissances via le module complet de cours de premiers secours.
Notre sondage : Souhaiteriez-vous être formé aux premiers secours ?
PRATIQUE
Une nouvelle session de 2h a lieu toutes les 30 minutes de 10h à 17h.
28 et 29 mai: ERAP, 35 rue Capitaine Crespel, Ixelles
4 et 5 juin: BIP, 2-4 rue Royale, Bruxelles
11 et 12 juin: BIP, 2-4 rue Royale, Bruxelles
18 et 19 juin: Bâtiment annexe à l’école Marius Renard, 882 chaussée de Mons, Anderlecht
25 et 26 juin: Lycée Emile Max, 235 chaussée de Haecht, Schaerbeek
2 et 3 juillet: Ecole Tamaris, 1 avenue du Condor, Molenbeek
Infos : www.croix-rouge.be/reagir
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