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Changer de voiture en 2020, un véritable casse-tête

Il est devenu compliqué de choisir une nouvelle voiture, encore plus une motorisation. Face aux changements incessants et aux idées les plus farfelues de nos élus, le Belge ne sait plus à quel saint se vouer, à l’heure où le diesel est accusé de tous les maux.

Vous êtes obligé de changer de voiture en 2020? Le salon de Bruxelles, qui ouvre ses portes le 10 janvier tombe à pic. Car c’est l’endroit où l’on peut facilement prendre connaissance de l’offre du moment, comparer en connaissance de cause et bénéficier de très bonnes remises. Entre les marques, la guerre fait rage à cette époque de l’année, car pendant la durée des conditions salon, les constructeurs réalisent, en réalité, 30% des ventes annuelles. C’est dire si l’événement est important.

Cette période s’avère propice pour les acheteurs, surtout maintenant que les zones de basse émission se généralisent. Depuis le Dieselgate et l’affaire Volkswagen, le diesel, qui constituait la majorité de notre parc automobile, est tombé en disgrâce. Et le marché a fini par se retourner. Alors qu’en 2015, ce carburant représentait presque 80% des ventes, sa part est passée l’année dernière à moins de 35%. La clientèle a préféré se tourner vers les moteurs à essence, certes plus énergivores en carburant, mais encore acceptés au sein des villes. En outre, l’État belge a largement contribué à ce retournement de veste puisque désormais, c’est le diesel qui est le plus cher à la pompe...

L’ALTERNATIVE AU DIESEL

Que faire? Bonne question ! Si le diesel ne reviendra pas rapidement en odeur de sainteté, on peut aussi se poser des questions sur l’avenir des voitures à essence eu égard aux déclarations contradictoires des hommes politiques dans toutes les régions du pays. Ceux-ci ne s’accordent pas encore sur l’avenir de la taxation, pas plus que sur les motorisations à encourager. Et le comble, c’est que les autorités bruxelloises sont montées au créneau, en solo, annonçant que la région interdirait tous les véhicules thermiques (essence, diesel et LPG) d’ici 2035 et ce, afin de réduire de 40% les émissions de gaz à effets de serre dès 2030 (par rapport à 2005). Et que dire de l’annonce racoleuse et dénuée de toute réflexion approfondie sur la volonté d’interdire les SUV en ville, qui deviendront à termes, pour la plupart, tous hybrides et ou électriques.

Bref, de quoi donner des sueurs froides aux acheteurs, tant à ceux qui résident à Bruxelles qu’à ceux qui franchissent régulièrement ses murs. Sur le sujet, il aurait été bon de consulter les Bruxellois. Mais il n’en a rien été.

QUEL USAGE POUR MA VOITURE?

On l’aura compris, les questions sont nombreuses et les réponses pas forcément évidentes. Essayons d’y voir clair et posons le postulat de la réflexion à mener: quel usage pour ma voiture?

En fonction de ce paramètre et du nombre de kilomètres à parcourir, il sera déjà possible de s’orienter plus intelligemment vers l’une ou l’autre solution. Côté particulier, il est clair que le diesel reste une option peu recommandable dans l’état actuel des choses. Car on ignore de quelle manière il sera accueilli à l’avenir (ou rejeté), tout comme sa potentielle valeur résiduelle d’ici 5 à 6 ans. Les acheteurs privés ont tout intérêt à se tourner vers l’essence, plus sûre et plus demandée sur le marché, voire vers l’une des motorisations vertes alternatives existantes.

UNE DES OPTIONS, POUR UN GROS ROULEUR, SERAIT D’OPTER POUR UN VÉHICULE AU CNG, C’EST À DIRE AU GAZ NATUREL

Une des options pour un gros rouleur pourrait résider dans le CNG, c’est à dire le gaz naturel (différent donc du LPG qui est un dérivé du pétrole). Raison : le prix de ces voitures est aujourd’hui équivalent à celui d’un modèle diesel tandis que pour parcourir 100km, il vous en coûtera 15€ pour le CNG et 20€ pour le diesel. Le véhicule au CNG se conduit de surcroît comme une voiture traditionnelle et il ne demande aucune adaptation particulière.

Finalement et comme pour l’électrique, le seul frein nous vient du réseau de distribution, très développé en Flandre, mais nettement moins à Bruxelles et dans certaines zones de Wallonie (province du Luxembourg notamment). Cela dit, les choses devraient rapidement évoluer, notamment à Bruxelles où les pompes devraient se multiplier dans les mois à venir.

ET L’HYBRIDE?

Associée le plus souvent aux moteurs à essence, l’hybridation s’avance aussi comme une solution intéressante. Mais encore faut-il savoir de quoi on parle, parce qu’il y a hybride et hybride. De plus en plus de constructeurs électrifient leurs véhicules avec des solutions de microhybridations (12 ou 48 volts), mais qui n’ont en réalité rien à voir avec ce que l’on peut penser. Car il s’agit d’un dispositif peu coûteux qui aide simplement le moteur thermique dans ses efforts. Elles ne sont donc pas considérées comme de vraies hybrides puisqu’à aucun moment l’électricité ne peut mouvoir la voiture à elle seule.

En fait, il n’y a que deux solutions véritablement hybrides cohabitantes: d’une part, l’hybride autorechargeable, ne demandant aucune intervention du conducteur, la batterie se rechargeant automatiquement lors des freinages ou avec le moteur thermique.

Dans cette configuration, bien que la capacité de la batterie soit réduite (moins de 2 kWh), le moteur électrique se veut suffisamment puissant pour assurer le déplacement de la voiture sur plusieurs centaines de mètres voire quelques kilomètres. C’est typiquement la solution privilégiée par Toyota, Kia (Niro) et bientôt par Renault (Captur et Clio). Et c’est également la solution la moins onéreuse puisque son coût se compare à celui d’un diesel. L’hybridation autorechargeable s’adresse, naturellement, aux personnes qui roulent peu sur autoroutes, mais qui évoluent davantage en ville ou dans sa périphérie, ainsi qu’aux navetteurs.

Ce public est aussi celui des modèles hybrides rechargeables dits « plugin », mais qui se révèlent nettement plus onéreux à l’achat. Ce type de véhicule dispose d’une plus grosse batterie, dont la capacité atteint, voire dépasse, les 10 kWh.

Une réserve d’énergie suffisante pour abattre entre 40 et 60km sur le seul mode électrique et à des vitesses qui peuvent atteindre les 130 km/h. De ce fait, ceux qui n’habitent pas trop loin de leur travail et qui ont de surcroît la possibilité de recharger sur place arriveront à se déplacer sans consommer la moindre goutte de carburant (et sans émettre la moindre particule polluante) tandis qu’ils pourront aussi voyager loin lorsque c’est nécessaire puisque la voiture conserve son moteur thermique (essence dans la plupart des cas) et donc une autonomie « fossile » de plusieurs centaines de kilomètres.

Quid du diesel ?

L’avenir du diesel reste compromis en Belgique. La faute au Dieselgate qui a jeté l’opprobre sur cette motorisation pourtant moins émettrice de CO2 que l’essence. Oui, mais voilà : difficile à dépolluer, le diesel a dû s’équiper de multiples systèmes de traitement des gaz d’échappement (particules et oxydes d’azote en tête) coûteux et qui ont parfois été truqués. Dommage, car il a tout entrepris pour s’améliorer intrinsèquement et, aujourd’hui, il émet par exemple moins d’oxydes d’azote qu’une voiture à essence... qui n’est, elle, pas filtrée à ce niveau. Le diesel a-t-il des chances de revenir en force ? Difficile à dire, car depuis les affaires peu reluisantes de 2015, les autorités lui ont retiré tous les avantages dont il disposait jusqu’alors et elles prévoient de lui retirer l’accès aux villes dans un avenir assez proche. L’essence a repris la main. Pour l’heure, il vaudrait donc mieux s’abstenir, à moins d’en avoir les moyens et l’envie (modèles plus chers à l’achat, carburant plus cher, taxation défavorable...). Une chose est sûre, il est temps que nos régions s’accordent et que l’on dispose d’une vraie vision à plus ou moins long terme.

POURQUOI PAS L’ÉLECTRIQUE?

Pour ceux qui roulent en ville, la voiture électrique constitue aussi une solution, car elle permet d’agir directement sur les émissions polluantes qui asphyxient nos cités. Elle s’avère d’ailleurs pleinement aboutie, à la fois dans son utilisation (très simple) et dans sa technologie (fiable). Pourquoi s’en priver d’autant que les autonomies atteignent aujourd’hui plusieurs centaines de kilomètres ? Pour plusieurs raisons pratiques, notamment. D’une part, parce que les voitures électriques coûtent très cher à l’achat en raison du coût de leur batterie. Ensuite, parce que le réseau de recharge reste embryonnaire, pouvant encore poser des problèmes lors des déplacements. Certes, les études montrent que 70% des possesseurs de VE rechargent à domicile, mais quid des utilisateurs qui ne disposent pas de place de parking ou de garage?

En outre, le temps de recharge déprendra entièrement du chargeur embarqué. Sur certains modèles, celui-ci ne dépasse pas les 7,4 kW en courant alternatif, ce qui fait qu’une recharge peut prendre 12 à 13 heures pour une batterie de 90 kWh. C’est beaucoup. Il y a bien la solution de la borne rapide en courant continu. Mais là aussi, tous les modèles ne sont pas forcément « rapides » tandis que le coût de la recharge pourra être rapidement prohibitif. Notre conseil : évaluer bien les capacités de recharge du modèle électrique qui vous intéresse. Car de cette flexibilité dépendra en partie votre qualité de vie.

Cela dit, la voiture électrique s’avance comme l’une des solutions d’avenir. C’est également elle qui s’avère la plus propre car, contrairement aux idées reçues, des études très sérieuses prouvent que l’électrique est deux fois moins émettrice de CO2 qu’un modèle thermique classique sur toute sa durée de vie (production, utilisation, recyclage), mais à condition, bien sûr, de « remplir » la batterie avec de l’électricité verte... Et cela, ce n’est pas gagné. Notons enfin que les véhicules électriques profitent de certaines largesses fiscales (pour l’instant) comme une déductibilité à 100% dans le chef des sociétés. Ce qui est aussi le cas des modèles hybrides rechargeables.

COMMENT ACHETER?

Financer sa nouvelle voiture est souvent une opération lourde. On peut le faire en fonds propres, en souscrivant un crédit ou alors, et c’est plus récent, en la louant, une offre qui vaut aussi pour les particuliers. Ce qu’on appelle le « private lease » ou location longue durée pour les particuliers a déjà fait de nombreux adeptes aux Pays-Bas comme en France. Et c’est logique, car le principe se veut simple et transparent: une somme forfaitaire mensuelle englobe la mise à disposition de la voiture, l’assurance complète, les taxes et même les entretiens/réparations. Il n’y a plus qu’à mettre de l’essence. À la fin du contrat, il suit de ramener la voiture. La formule est d’autant plus tentante qu’elle permet de rouler l’esprit tranquille. C’est exactement comme chez votre opérateur téléphonique pour les contrats qui incluent le dernier iPhone en date. Facile !

EN CONCLUSION

Choisir, c’est renoncer mais il faudra tôt ou tard se décider. Raison de plus pour connaître ses vrais besoins tout en misant sur les motorisations alternatives qui ont des chances d’être adoptées et favorisées demain par les autorités. La voiture au gaz naturel (CNG), hybride, hybride rechargeable ou électrique font partie de ces solutions d’avenir même si toutes ne seront probablement pas admises dans les zones de basse émission (le CNG et les hybrides autorechargeables en seront sans doute exclus au profit des plugin et des électriques).

Quoi qu’il en soit, sauf pour les très gros rouleurs qui ne se rendent jamais en ville – mais existent-ils ? -, le diesel reste cette année encore à éviter. Focus donc sur l’essence ou, pour les plus ambitieux, sur l’une des solutions vertes.

Salon de l’auto

Le 98e Salon de l’Automobile de Bruxelles se tiendra du 10 au 19 janvier 2020 à Brussels expo, place de Belgique 1 à 1020 Bxl (Heysel). Nocturnes jusqu’à 22 heures les 10, 15 et 17 janvier. Infos : www.autosalon.be

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