Le raton laveur, une espèce envahissante: les gestes barrières à adopter
Les yeux cernés de noir et le pelage touffu, il est un invité surprise de plus en plus envahissant dans le sud de la Belgique, depuis son arrivée dans nos contrées au cours des années 1980. Bien que d’apparence sympathique, le raton laveur – puisqu’il s’agit de lui – entraîne toutefois d’importantes nuisances invitant à adopter certains gestes barrières.
La population de ratons laveurs est estimée aux alentours de 60 à 70.000 individus, avec des concentrations en Gaume et près de Saint-Hubert, avance Etienne Branquart, membre de la cellule du SPW spécialisée dans les espèces invasives. Cette dernière a récemment publié un dépliant spécifiant les réflexes à adopter pour éviter que ces animaux ne deviennent des compagnons gênants.
« Attention séducteur! », met en garde la publication au sujet de ce mammifère exotique reconnaissable à son masque facial et aux anneaux noirs de sa queue, car il « quémande de la nourriture en misant sur son charme et son agilité ». « Une fois habitué à la présence de l’homme, le carnivore devient de plus en plus téméraire et n’hésite pas à entrer par les chatières ou tout autre accès ». Fouillant alors la maison et ses alentours, il peut causer d’importantes nuisances, blesser les animaux domestiques et transmettre des maladies, signale le SPW.
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Les gestes à adopter
Pour s’en prémunir, le service public recommande entre autres:
- de ne pas laisser traîner de nourriture dans les jardins et d’enfermer les poules la nuit,
- d’empêcher l’accès aux poubelles,
- de bloquer les chatières et de limiter les ouvertures de fenêtres.
- Mais, surtout, de ne jamais toucher ni tenter d’apprivoiser les ratons laveurs.
« On voit de plus en plus de gens qui nous appellent désespérés à cause des nuisances », alors que l’animal, très malin, est même capable d’ouvrir des poulaillers, confie Etienne Branquart, attaché qualifié du SPW, membre de la cellule espèces invasives. « Certaines personnes nourrissent volontairement ou pas les ratons valeurs, soit avec des gamelles pour les observer, ou en alimentant les chats et en laissant de la nourriture dehors la nuit », décrit-il. Le raton laveur, très gourmand, vient se servir et risque alors de pénétrer dans les cuisines ou de grappiller dans les garde-manger ou les poubelles, décrit-il encore.
« La première chose à faire est donc de s‘assurer qu’il n’y a pas de nourriture accessible« , martèle-t-il. Si cela ne suffit pas, l’expert indique qu’il existe des dispositifs d’effarouchement, mais dont l’efficacité est limitée. Installer des clôtures constitue également une option, néanmoins plus contraignante. En dernier recours, des sociétés spécialisées peuvent capturer les chapardeurs.
« C’est un animal qui se piège facilement car il est gourmand, mais que faire une fois qu’il est dans la cage? Le mammifère peut être agressif. Il faut avoir recours à une méthode de mise à mort respectueuse », relève M. Branquart.
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Porteur de maladies
Etienne Branquart rappelle en outre qu’il est interdit de faire du raton laveur un animal de compagnie, pour des raisons sanitaires et car les conditions de détention sont incompatibles avec le bien-être animal. Le raton laveur est en effet porteur de maladies, comme la rage, de bactéries (leptospirose) et de vers parasites (echinoccocose et baylisascariose) transmissibles à l’être humain lorsqu’on l’approche ou le caresse.
Face à un ratonlaveur mort ou blessé, il est recommandé de contacter SOS Environnement via le numéro gratuit 1718. Les observations du mammifère peuvent être signalées via un formulaire d’encodage sur le site internet de la biodiversité en Wallonie.