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Les composts collectifs, maillon de la transition vers une économie des déchets

Les composts collectifs et de quartier ouvrent leurs portes au grand public ce dimanche 30 septembre. D’une trentaine en 2011, ils sont désormais 160, disséminés dans la capitale.

Créés à l’initiative des citoyens, ils valorisent plus de 400 tonnes de déchets organiques par an en engrais naturel. Une broutille comparée aux plus de 100.000 tonnes de déchets verts et alimentaires produits chaque année par les ménages bruxellois, mais un maillon clé de la transition vers une économie circulaire.

Chaque semaine, des centaines de ménages bruxellois déversent leurs déchets de cuisine dans de grands bacs gris installés au coin des rues, dans des potagers ou des parcs publics.

A en croire Bertrand Vanbelle, chargé de mission pour l’asbl Worms – qui coordonne les composts collectifs – l’engouement est réel. « La demande est croissante et se poursuit de manière stable depuis quelques années, avec la création d’une vingtaine de nouveaux composts collectifs par an », affirme-t-il.

Chargé de soutenir ces initiatives citoyennes, Bruxelles Environnement lance un nouvel appel à projets chaque année avec à la clé les conseils avisés d’experts et l’octroi d’une bourse de démarrage qui peut aller jusqu’à 1.000 euros. Le but est de valoriser les déchets qui peuvent l’être.

D’ici 2020, le taux de réemploi et de recyclage des ordures ménagères devra atteindre 50% en vertu d’une directive européenne. Cet objectif devrait même être relevé à 65% à l’horizon 2030 dans une perspective d’économie circulaire.

A l’heure actuelle, le taux de réemploi des déchets ménagers atteint environ 40% à Bruxelles. Des efforts restent donc à fournir. Outre la réduction du gaspillage alimentaire, l’une des pistes explorées par la Région vise à augmenter le tonnage des déchets organiques recyclés.

On estime que les Bruxellois produisent quelque 305.000 tonnes d’ordures ménagères par an collectées dans les sacs poubelle blancs. Ceux-ci sont incinérés, avec récupération d’énergie. Cependant, environ la moitié de ces sacs contient des déchets alimentaires qui pourraient offrir de meilleurs débouchés en termes de gestion écologique et de réemploi.

« On brûle par centaines des milliers de tonnes de ressources qui pourraient être valorisées et enrichir les terres urbaines et périurbaines de Bruxelles si leur retour vers l’agriculture était organisé », explique Simon De Muynck, du Centre d’écologie urbaine.

Parmi les alternatives à l’incinération, les sacs de couleur orange collectés par l’Agence Bruxelles-Propreté ont permis de recycler 5.000 tonnes de déchets organiques en biogaz à travers la biométhanisation en 2017. Les sites de compostage industriel de Bruxelles-Compost traitent chaque année quelque 17.500 tonnes de déchets verts issus principalement des jardins bruxellois (pelouses, branchages, etc.).

En parallèle, une multitude de projets décentralisés voient le jour. Selon les estimations de Bruxelles Environnement, les composts individuels de jardin et d’appartement régénèrent quelque 16.000 tonnes de déchets organiques par an en terreau. Les composts collectifs plus de 400 tonnes. Ils complètent ainsi, à l’instar d’une pléiade d’autres acteurs, le système de traitement des déchets en Région bruxelloise.

Afin d’étudier et d’articuler ces différentes dynamiques, la Région a mandaté des chercheurs issus de nombreux domaines (universitaire, associatif, administratif, de terrain), réunis autour de l' »Opération phosphore », un projet scientifique de recherche-action dont l’objectif est d’identifier les initiatives innovantes et fédérer les acteurs (publics, privés et citoyens) autour d’un mouvement plus large qui puisse optimiser la gestion des déchets organiques afin de ne perdre aucune ressource. Les composts collectifs en font partie, tout comme des cantines de quartier, fermes urbaines, magasins bio, etc.

Les résultats et la proposition d’un scénario alternatif au système actuel de traitement des déchets organiques seront présentés en 2019 au parlement bruxellois.

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