© photo Frank Bahnmüller

Les raisons de faire du vélo en groupe

Pédaler en pleine nature, tout en bavardant et en refaisant le monde... C’est très agréable et on affiche très vite 65 kilomètres au compteur. A en croire les femmes du club cycliste de Weerde, c’est l’activité idéale du dimanche!

Le groupe A du WTC Verbruggelingen compte 16 membres, exclusivement féminins. La plus jeune de l’équipe a 52 ans et l’aînée vient de fêter ses 65 ans. Elles font partie du « groupe sportif ». Le groupe B pédale plus à son aise et a droit aux bicyclettes électriques. Dans le groupe A, on roule sur un vélo de course!

Du temps pour le sport

« La plupart d’entre nous avons commencé le vélo pour la même raison. Les enfants ont grandi et sont devenus plus autonomes, ce qui nous laisse le temps libre pour faire du sport. Nous avons choisi le vélo », raconte Martine De Graef, 54 ans. Elle a été l’une des premières à s’inscrire au sein de l’équipe féminine du club cycliste de Weerdse. « Nous avons commencé par le programme de mountainbike pour femmes. Puis nous sommes passées au vélo classique. »

Pour Hilde Vanden Broeck, 57 ans, c’est l’événement Ensemble contre le cancer qui a été le catalyseur de sa nouvelle passion pour la petite reine. « J’avais prévu de participer avec quelques collègues et j’ai commencé à m’entraîner seule. Puis, un jour, j’ai appris que ce club existait, alors je m’y suis inscrite pour m’exercer en groupe. Et je suis restée... Je pense que jamais je n’aurais fait du vélo de course toute seule. Pédaler le dimanche matin avec les copines du groupe, c’est une super motivation pour régler mon réveil le samedi soir! » Cet aspect social reste, en effet, la motivation numéro un pour s’affilier à un club cycliste. « Ce qui est chouette, c’est qu’on pédale toujours deux à deux, se réjouit Martine. On a le temps de bavarder et on échange régulièrement nos places pour pouvoir parler à tout le monde au cours d’une sortie. On se vide la tête et on fait du sport en plein air. »

« Le groupe vous pousse à dépasser vos limites »

Le lien social qu’offrent les sorties à vélo en groupe se révèle très motivant. Le groupe vous pousse à dépasser vos limites. Quand l’envie n’y est pas, le fait d’être engagé à des moments fixes incite à y aller quand même.

Il est également agréable de se fixer des objectifs communs et de travailler ensemble pour les atteindre, tout en se soutenant mutuellement. Mais il faut tenir compte de la condition physique de chacun. En groupe, il est tout à fait normal de devoir attendre les plus lents, qui n’ont d’ailleurs pas à s’excuser. Même si on pédale à plusieurs, chacun doit avant tout se concentrer sur ses progrès.

Les cyclistes débutants ont souvent peur de rejoindre un groupe. Ils veulent d’abord prendre le temps de s’améliorer. Or, l’inverse est vrai aussi! Un débutant peut apprendre beaucoup en rejoignant un groupe: comment fonctionnent les pédales à déclic, comment changer un pneu...

Quand on pédale en groupe, on doit tenir compte des autres, ce qui incite parfois à pédaler un peu au-dessus ou en dessous de son niveau. Pour l’un, telle sortie en groupe sera peut-être l’occasion de faire de l’endurance à un rythme plus tranquille alors que pour un autre, ce sera un challenge. Et puis rien ne vous empêche de vous entraîner seul aussi régulièrement que vous le souhaitez et à votre rythme.

Une excellente source de motivation

Même Inge Heytens, 55 ans, qui avale également des kilomètres en solitaire, avoue que faire du vélo en groupe est une excellente source de motivation. « J’aime pédaler seule, mais en sachant que le dimanche je vais retrouver les autres et la bonne ambiance qui règne entre nous. Quand on est seul, on voit passer chaque kilomètre. Alors qu’en groupe, on bavarde pas mal et le temps passe beaucoup plus vite. On est dans le flow. Et, de fait, c’est en groupe que je parcours le plus de kilomètres. »

Elle ignore, en revanche, si elle pédale plus vite avec ses amies ou toute seule. En effet, elles ne mesurent pas leur vitesse. « Mais nous améliorons progressivement notre condition physique pendant les mois de printemps et d’été, assure Martine. Tous les ans, fin avril, nous allons faire du vélo en Italie. Pour être capable de pédaler en montagne, il faut s’entraîner deux fois plus. »

Un autre avantage du vélo en groupe, c’est qu’on ne répète pas le même itinéraire à chaque sortie par manque de temps ou d’inspiration pour tracer soi-même un nouveau parcours. « Il y a dans notre groupe trois ou quatre personnes qui déterminent les itinéraires sur base de points noeuds et de pistes cyclables. Nous mettons l’accent sur des paysages différents pour qu’il y ait de la variété: pédaler le long de l’eau, à travers bois, à flanc de colline... »

Un oeil bienveillant sur les autres

La sécurité est un autre point très positif du vélo à plusieurs. Il y a toujours quelqu’un qui sait comment remplacer un pneu crevé ou remettre une chaîne qui a déraillé. En cas de mauvaise chute, on a de l’aide à portée de main. « En tant qu’infirmière, il m’est arrivé de soigner l’une ou l’autre », raconte Inge. Les membres du club cycliste sont assurées. Si elles rencontrent un problème en route, elles peuvent faire appel à un service de dépannage.

Mais, par-dessus tout, les amies du WTC Verbruggelingen sont attachées à un principe: on part ensemble, on rentre ensemble! « On prend vraiment soin les unes des autres. Quand un peloton de tête de forme et que les autres sont en arrière, on les attend, souligne Martine. Ou alors on adapte notre rythme si on voit que quelqu’un a du mal à suivre. » « On connaît les forces et les faiblesses de chacune, enchaîne Hilde. Cela fait des années que nous pédalons ensemble chaque dimanche. Nous partons en week-end, en vacances et nous organisons ensemble d’autres événements. » « On a pris l’habitude de s’adapter automatiquement aux autres, conclut Inge. Et pourtant, chacune de nous continue à se challenger physiquement. »

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