Loïc Van Impe : « Enfant, je me cachais dans les marmites »

Des recettes faciles, gourmandes, saupoudrées de bonne humeur. Voilà les ingrédients du succès du pétillant cuistot ! Nous l’avons cuisiné sur sa passion.

«Loïc, fou de cuisine», «Tout s’explique», «La meilleure friterie» sur RTL-TVI ou encore «Special forces» sur VTM… Le bilingue Loïc Van Impe a derrière lui une année fort chargée avec, cerise sur le gâteau, la sortie d’un cinquième livre de recettes, «31 minutes de folie en cuisine» (car il a 31 ans)! Entre un tournage et un entraînement sportif, il nous reçoit dans son studio de cuisine, à Tervuren.

D’où vient votre passion pour les fourneaux?

Mes parents se sont rencontrés dans la cuisine d’un restaurant. Il ont ensuite créé un service traiteur à la maison, à une rue d’ici. J’avais 2 ans et demi quand ils ont divorcé. Ma maman a continué le service traiteur et j’ai donc grandi dans une cuisine professionnelle, mon deuxième terrain de jeu. J’aimais me cacher dans les grosses marmites et dans la chambre froide! J’ai beaucoup fait la plonge, épluché des légumes pour ma maman… Dès mes 10 ans, je lui ai dit que je voulais suivre l’école hôtelière. Pour lui prouver que ce n’était pas qu’une phase de ma vie et pour apprendre, j’ai eu des jobs étudiants dans des brasseries et restaurants.

Pourtant, vous avez suivi des études de monteur dans une école d’audiovisuel…

Oui, ma mère a refusé que je me lance dans l’horeca pour me protéger. En fait, on entend toujours de belles histoires sur des chefs étoilés mais, dans ce milieu, des cuisiniers vivent des expériences bien moins glamour comme la dépendance à l’alcool, aux drogues, aux jeux… Finalement, je fais de l’horeca un peu d’une manière disons alternative! Je dis toujours que l’école hôtelière, je l’ai faite en vingt-quatre ans en grandissant dans la cuisine de ma mère. Elle est super fière et elle m’aide notamment en s’occupant des courses pour les tournages des émissions télé. Plus jeune, je travaillais pour ma maman; maintenant, c’est elle qui travaille pour moi! (rires)

Comment décririez-vous votre cuisine?

Eclectique! J’essaye de me donner des petits challenges pour montrer aux gens que la règle, c’est justement de ne pas en avoir. Par exemple, la recette traditionnelle du tiramisu est-elle vraiment la meilleure? Est-ce que cela doit durer 24h? Le but de ma cuisine est de réaliser quelque chose de simple, bon, accessible à tous, sans se prendre trop la tête, avec peu d’ingrédients et peu de matériel. Je donne des petites astuces intéressantes sans être un professeur de cuisine. Et quand je me coupe ou que je crame un aliment, je laisse ces moments dans l’émission car ça arrive à tout le monde. Mon rôle, c’est d’offrir aux téléspectateurs un chouette moment de divertissement. Je ne suis pas un chef. Juste un cuisinier curieux qui adore manger, découvrir et vulgariser.

Suivez-vous les tendances?

Un peu, oui. J’aime notamment montrer qu’avec des légumes, on peut faire un plat super savoureux sans pour autant avoir besoin de viande. Le topinambour, par exemple, est un légume de saison délicieux qui a un léger goût de noisette. Un légume oublié qui pousse super bien en Belgique.

Vos sources d’inspiration?

Il y en a plein! J’ai été fortement influencé par l’émission française «Bon appétit bien sûr!» avec le chef Joël Robuchon que je regardais les midis de semaine quand je mangeais chez mon grand-père. Il y a aussi les chefs Cyril Lignac ou encore Jamie Oliver qui m’ont donné le déclic. Les livres de recettes, les podcasts… Je regarde énormément de contenus sur YouTube, que ce soit des vidéos françaises d’un chef classique ou des vidéos obscures d’un cuisinier chinois que j’essaie de comprendre juste en observant ce qu’il fait! Je vais au restaurant pour explorer ce qui se fait dans les cuisines professionnelles. Un seul élément d’un plat, comme récemment des pleurotes, peut me donner une étincelle pour créer une nouvelle recette. Le Japon m’inspire aussi beaucoup, dans l’approche des recettes plus que dans les ingrédients, car j’y ai vécu six mois avec ma copine.

Regardez-vous des émissions comme Top Chef ou Master Chef ?

J’ai énormément suivi ce type d’émissions mais je regarde beaucoup moins la télé. J’essaie de consacrer mon temps devant un écran à des sujets de niche. Et participer à ce type d’émissions ne me tente pas pour l’instant car je n’ai pas le temps.

Vous animez et écrivez tant pour le nord que le sud du pays. Vous sentez-vous plus francophone ou néerlandophone?

Aucun des deux, je suis Belge! Mon papa est de Charleroi, ma maman d’Anderlecht, donc j’ai toujours grandi à la maison en français et j’ai suivi mes études en néerlandais dès la maternelle. Avec mes potes francophones et mon frère au foot, par exemple, je suis le «sale flamand»; avec mes copains néerlandophones, le «Wallon paresseux». Mais c’est bon enfant, hein, pas méchant! (rires) On devrait voir le bilinguisme comme une richesse et non comme un obstacle. Je continuerai à proposer mes livres et émissions dans les deux langues, c’est super important pour moi. J’aime bien penser être un peu fédérateur via mon travail.

Constatez-vous des différences au niveau culinaire?

Le francophone est peut-être plus intéressé par la cuisine française et italienne; le flamand par la cuisine asiatique. Une légère différence que je remarque quand je fais des live cooking dans les librairies belges à l’occasion de la sortie de mon livre. Quand je vais à Anvers, par exemple, je peux ajouter un peu de sauce soja dans mon minestrone pour développer le goût alors qu’à Charleroi, j’exécute la recette traditionnelle sinon on risque de dire: «Qu’est-ce qu’il fait, ce p’tit con?». (rires)

Vous comptez déjà 700 recettes pour «Loïc, fou de cuisine». En avez-vous parfois marre de cuisiner?

Non, non! Mais de temps en temps, j’ai du mal à entamer la journée. En hiver, il fait encore noir quand je pars tourner au studio. Et je n’ai pas forcément envie de cuisiner des moules à 8h. Mais dès que je suis lancé, je trouve ça chouette!

Tiens, qui mange les plats préparés à la télévision?

Mes deux cadreurs, de beaux bébés qui portent des grosses caméras de quinze kilos sur le dos, pendant cinq heures pour cinq recettes en une journée. Moi, je picore sans m’installer à table.

«Ma maman a refusé que je me lance dans l’horeca pour me protéger.»Loïc Van Impe

Comment expliquez-vous le succès de votre émission?

Bonne question! Je pense que ma bonne humeur se voit. Je m’amuse réellement derrière mes fourneaux. Peut-être que ma passion se transmet via l’écran… A la base, j’ai commencé sur les réseaux sociaux où je m’adressais aux jeunes et maintenant je constate, via les nombreux messages et lors des dédicaces, que j’inspire un public très large, de 3 ans à plus de 90 ans. C’est super cool!

Votre visage poupin, un atout séduction?

Peut-être... J’ai le visage éternellement jeune, la chance d’avoir une bonne peau. On verra combien de temps ça dure! Mais j’ai pas mal de cheveux gris que j’arrive à bien cacher.

Vous êtes populaire. Comment éviter le gros cou?

Je n’ai pas été éduqué de cette façon-là. J’ai une mère sévère qui me donnerait deux baffes si je commençais à trop planer, je pense. (rires) Jusqu’ici, j’ai passé cinq magnifiques années à la télévision. Après, cela reste un milieu très éphémère. Si je dois repartir au montage, je serai tout aussi heureux.

Quel est votre plat préféré?

Les fish sticks, depuis l’enfance! Quand je devais me faire à manger après l’école parce que maman avait trop de travail, j’adorais en sortir du congélateur. J’aligne deux rangées de 7 fish sticks que je nappe d’épinards à la crème. Une sorte de madeleine de Proust…

Et pour les repas entre amis et en famille, vous vous y collez toujours?

Oui, je finis toujours par atterrir en cuisine! Je suis assez nerveux, je n’aime pas rester assis à table à attendre qu’on me serve. C’est plus fort que moi d’aller aider en cuisine où je reprends rapidement les rênes. Ma copine, c’est l’inverse, elle adore discuter à table pendant des heures.

Votre recette pour garder la ligne?

Ne pas trop manger, boire beaucoup d’eau, pas d’alcool pendant de longues périodes et pratiquer beaucoup de sport. J’en fais 8h par semaine, principalement de la course de fond. J’ai commencé à courir pendant le confinement et, maintenant, je suis un mordu de marathons.

Auriez-vous rêvé d’une autre carrière?

Oh oui, plein de carrières! J’aurais aimé être vraiment cuisinier, continuer la post-production en tant que monteur, travailler dans la médecine, le sport, le journalisme... Peut-être qu’un jour j’irai à l’école hôtelière, pourquoi pas à travers une émission; peut-être que j’ouvrirai un restaurant… Je suis fier de mon parcours jusqu’ici. Mais ce n’est pas fini ! ●

Loïc Van Impe


1993 Naissance à Uccle
Depuis 2014 En couple avec Ella; pas d’enfant
2015 Diplômé d’une école audiovisuelle flamande (RITCS)
2017 Premier livre : Loïc, The Rookie Cook
2019 Première émission Loïc, fou de cuisine (RTL)
2019-2022 Emission Zot van koken (VTM)
2021 Premier marathon, à Lisbonne
2024 Remporte l’émission Special Forces (VTM)

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