Pascal bague les oiseaux: « On constate qu’ils migrent moins loin avec le changement climatique »
Dans son jardin de Liernu, dans les campagnes et bois de Wallonie, il passe la bague à la patte de nombreuses espèces de volatiles sédentaires et migrateurs à des fins scientifiques.
Comme j’étais élagueur, un ami bagueur d’oiseaux m’a demandé, il y a trente ans, de l’aider en grimpant en haut des arbres pour baguer des rapaces au nid. C’est devenu une passion et j’ai suivi la formation de quatre ans sur le terrain!», explique Pascal Goset, 59 ans.
«En période de nidification, je bague les oisillons au nid comme les mésanges. En période de migration, je tends des filets et j’y attire les fauvettes, rousserolles, locustelles, etc. en diffusant en boucle un chant de leur espèce. Lors du baguage, j’identifie l’espèce, son sexe, je mesure l’animal, le pèse, j’évalue son état sanitaire et je le relâche au plus vite. J’encode les données dans un programme de l’Institut des Sciences Naturelles. Celui-ci échange les informations à propos d’oiseaux bagués et repris – donc retrouvés – avec d’autres institutions étrangères. Objectif: faire un monitoring pour suivre l’évolution des démographies et des couloirs de migration. Si certaines espèces, comme le pouillot fitis, parcourent jusqu’à 10.000 km pour atteindre l’Afrique du Sud, on constate que les oiseaux migrent moins loin avec le changement climatique. On remarque aussi une diminution des populations d’hirondelles au fil des ans en raison de la destruction de leur habitat, due à la modernisation des bâtiments agricoles. J’adore me lever à 4h l’été pour aller baguer dans les bois en profitant du lever du soleil, du calme, du chant des oiseaux...
J’ai la satisfaction de contribuer à la conservation d’espèces en faisant les premiers constats sur le terrain.» – PASCAL GOSET
A côté du plaisir de ce volontariat, j’ai la satisfaction de contribuer à la conservation d’espèces en étant en première ligne pour faire les premiers constats, sur le terrain. Et j’aime partager mes connaissances en formant des futurs bagueurs et en proposant des séances de baguage en public, comme aux Lodges de la Vierre, à Herbeumont. Quel bonheur de voir les gens heureux d’apprendre quelque chose, de toucher et relâcher les oiseaux eux-mêmes. Je bague environ 10.000 oiseaux par an, du roitelet au cygne en passant par le fabuleux faucon pèlerin.»
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