La Belgique et ses régions limitrophes comportent de vastes zones d’habitat, propices à accueillir 75 lynx, ressort-il d’un rapport commandé par le WWF à l’université Humboldt de Berlin, publié à l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité.
Le lynx, disparu depuis des centaines d’années en Belgique, a récemment été repéré à plusieurs reprises par le biais de pièges photographiques dans le Parc national de la vallée de la Semois.
Lorsque sa présence a été confirmée, le WWF a frappé à la porte de l’université allemande afin d’étudier les habitats naturels à même d’accueillir le félin, la connectivité entre ces différents habitats, ainsi que les populations de lynx voisines. Sur la base d’une cartographie, les chercheurs ont estimé que 36 à 111 lynx pourraient s’établir en Belgique, « avec une estimation médiane de 75 individus ».
Restaurer son habitat naturel
L’organisation prévoit en l’occurrence de restaurer et de créer au moins 100 hectares de lisières et de zones ouvertes dans le parc national d’ici 2026. « Des lisières que le lynx affectionne particulièrement, notamment pour s’y embusquer lorsqu’il chasse », a-t-elle souligné. Elle compte en outre restaurer 20 hectares de biotopes menacés sur les pentes de la vallée de la Semois.
Un second endroit, propice à accueillir le « fantôme de la forêt », a été identifié: la région de l’Eifel, à la frontière avec l’Allemagne.
« Ces deux zones sont localisées dans les chaînes de collines comprenant de larges zones forestières bien connectées et un terrain accidenté, ainsi que peu de perturbations humaines », a précisé le WWF. Elles conviennent donc « parfaitement » aux lynx.
S’il est peu probable que d’autres lynx viennent naturellement en Belgique, l’organisation veut tout de même y préparer le terrain. « Viendra ensuite le temps de discuter avec les différentes parties prenantes, afin d’évaluer si un projet de réintroduction du lynx bénéficierait d’un large soutien. »
