Sexe: les 8 questions qu’on n’ose pas poser
Que ce soit par gêne, par peur de vexer ou de se montrer trop explicite, la question du sexe reste difficile à aborder avec son partenaire. Conseils pour établir ou rétablir le dialogue.
Comment me comporter au lit avec mon nouveau partenaire?
Vous venez de faire une belle rencontre? Il ou elle vous plaît beaucoup et vous vous entendez à merveille? Vient le moment de passer à la vitesse supérieure. Mais comment savoir ce dont l’autre à envie et ce qui risque de ne pas lui plaire? Comment ne pas le décevoir, retrouver de nouveaux gestes amoureux, après parfois des années de célibat? «Une première fois reste une première fois, avec le stress qui va souvent de pair. On ignore tout de son nouveau partenaire, de ses besoins et de ses préférences. On part d’une page blanche, tout en ayant soi-même déjà un vécu amoureux et sexuel», fait remarquer la sexologue Valérie L’Heureux. Au lieu de passer illico presto par la case extase, notre experte propose donc plutôt d’attendre le deuxième ou le troisième tête-à-tête. «Au premier rendez-vous, on se parle de tout et de rien, des enfants, de nos vies respectives… Mais sexuellement, érotiquement, on échange souvent très peu d’infos», poursuit Valérie L’Heureux. Soyez également progressif et procédez par allusions pour en savoir plus sur les préférences amoureuses de l’autre ou ses appréhensions. «Il peut être difficile à un homme d’avouer qu’il a des petits problèmes d’érection ou à une femme de dire qu’elle appréhende les douleurs de la pénétration depuis la ménopause. Mais si Monsieur est musicien, il peut par exemple faire comprendre avec humour qu’il lui arrive de faire quelques fausses notes avec son instrument»! Privilégiez aussi le flirt, comme lorsque vous étiez ados. Poussé, le flirt! «L’avantage de ce type de caresses, c’est qu’il permet de mieux cerner l’autre et de faire plus ample connaissance au niveau corporel et sensuel», ajoute Valérie L’Heureux.
Quels sous-vêtements porter la première nuit?
L’heure de la première fois a enfin sonné? Reste une question cruciale à résoudre. Culotte confort ou dentelle affriolante? Boxer chic ou micro-slip moulant (si, si, ça existe)? Pour Valérie L’Heureux, l’idéal est de se montrer tel qu’on est habituellement. Du moins dans l’optique d’un couple durable. «Aller contre sa propre nature, c’est partir sur de mauvaises bases. J’ai beaucoup de patientes qui se rendent en porte-jarretelles à leur premier rendez-vous, alors qu’elles n’en mettent habituellement pas. C’est une façon de se calquer sur ce qu’on pense que l’autre aime bien. Mais cela n’a pas toujours l’effet voulu. Sauf si on adore ça, il est donc préférable de porter ses sous-vêtements habituels, à condition qu’ils soient de bonne qualité bien sûr. Pas la culotte de la semaine, évidemment!». Et pour le coup d’un soir? «Le mieux est de demander à l’autre dans quelle tenue il souhaite nous voir. S’il préfère qu’on mette des sous-vêtements coquins… ou rien du tout!», rajoute Valérie L’Heureux.
Penser à quelqu’un d’autre quand on fait l’amour, c’est normal?
En plein ébats avec Monsieur ou Madame, voilà que vous vous mettez subitement à rêver à Brad Pitt ou à la voisine d’à côté, celle qui a un 95 D. Bien connu des sexologues, ce phénomène est aussi classique que banal. «C’est très courant de fantasmer à l’extérieur de la réalité d’un couple», rassure d’ailleurs Valérie l’Heureux. Nos sources d’excitation sont multiples. On peut en même temps être charmé par la personne avec qui on vit, tout en imaginant un moment d’extase avec quelqu’un d’autre. Ce sont des pensées qui sont de l’ordre du fantasme. C’est un peu comme un rêve, il y a une part d’inconscient qui s’exprime et on n’est pas responsable de ce qu’on rêve. » Fantasmer épisodiquement sur un autre n’est donc pas tromper, ni le signe que votre couple bat de l’aile. C’est souvent le contraire. «C’est valorisant et excitant pour une femme de se dire, par exemple, qu’elle peut être attirante au point de séduire un homme sexy et célèbre. C’est en tout cas préférable de fantasmer là-dessus que de se dire: Oh là là, mes seins tombent, j’ai du ventre, de la cellulite, je dois être horrible à voir. Ou de penser à la lessive en souffrance. Mieux vaut penser à Brad Pitt!».
J’ai des fantasmes très érotiques, dois-je en parler à mon partenaire?
Pourquoi pas, estime Valérie L’Heureux. «Si vous fantasmez sur les majorettes, cela peut être amusant de dire à votre copine que vous rêvez de lui faire l’amour habillée en uniforme de fantaisie! Mais il faut veiller à ménager la susceptibilité de votre conjoint et ne pas lui avouer que vous ne rêvez qu’aux éphèbes bodybuildés, alors qu’il est musclé comme un cure-dent et plus très jeune. En revanche, je ne conseillerai jamais d’aller parler à son partenaire de fantasmes sexuels déviants, légalement ou moralement réprouvés. Ce serait trop lourd à porter. Il est préférable d’aborder cette question avec un spécialiste», ou avec un service d’écoute comme le SéOS » (www.seos.be).
Dans un couple, les maladresses érotiques ne sont pas nécessairement dues à l’ignorance.L’envie de partage, de câlins, perdure toute la vie lorsqu’on est bien dans son corps et sa relation.
Mon partenaire ne pratique pas bien le cunnilingus/la fellation. Comment lui faire améliorer sa technique?
Selon le site parodique Le Gorafi, 89 % des hommes sont convaincus que le clitoris est un modèle de Toyota! Sous la boutade se cache évidemment un fond de vérité. Les dames ne seraient guère en reste, cela dit, sur le rôle du bouton d’amour dans leur sexualité ou sur la façon de «prendre en main» le membre viril de leur cher et tendre. Mais dans un couple, qu’il soit hétéro ou homo, les maladresses érotiques ne sont pas nécessairement dues à l’ignorance. «Par essence, nous sommes tous différents. Neuf fois sur dix de surcroît, nous sommes attirés par une personne qui ne nous ressemble pas. Prendre ses propres réactions comme norme n’a donc aucun sens. L’autre à des manières différentes de faire et de réagir», explique Valérie L’Heureux. Selon celle-ci, rien ne vaut un bon vieux massage sensuel pour aiguiller le conjoint sur les chemins de sa jouissance. «C’est ce qui ressemble le plus à une caresse érotique ou à des préliminaires. Et il est moins vexant de dire à quelqu’un qu’il masse avec un peu trop de nervosité ou de pression que de le lui faire remarquer durant un cunnilingus».
Suis-je normal si je continue à me masturber alors que notre vie sexuelle est par ailleurs satisfaisante?
S’il y a bien un chapitre qu’on ose difficilement aborder avec son partenaire, c’est bien celui de l’autosatisfaction manuelle. Reste que la plupart des hommes et des femmes continuent à se tirlipoter une fois en ménage. «Il n’y a aucune gêne à avoir vis-à-vis de la masturbation quand on vit à deux. Mais il peut être très désagréable et dommageable pour la personne voire pour le couple d’être surpris en train de s’y adonner. Donc, se masturber, oui, mais en toute intimité et en étant sûr que l’autre ne puisse pas nous surprendre. Quitte à postposer l’envie à un moment plus sûr».
Je n’ai pratiquement jamais d’orgasme avec mon partenaire. Comment le lui dire sans qu’il se vexe?
L’époque où seule comptait la pénétration vaginale est révolue. Et c’est tant mieux. Car pratiquée seule, en dehors de toute autre forme de préliminaires, celle-ci n’aboutit à un orgasme que chez 21 à 30% des femmes. Et laisse donc 70 à 80 % des autres sur leur faim! De quelle manière faire comprendre cette donnée essentielle au partenaire masculin? Valérie L’Heureux conseille de ne pas mentir sur l’absence d’orgasme, et encore moins de le simuler. Il sera difficile par la suite de faire machine arrière. «Il est toutefois primordial de communiquer de façon positive. On peut insister sur la connexion et le plaisir qu’on a malgré tout ressenti avec l’autre durant la relation, le moment merveilleux qu’on vient de passer entre ses bras. C’est moins vexant.» Solution alternative tout aussi efficace, glisser cette formule magique qu’est le mot Encore! «Il dit bien ce qu’il veut dire et fait comprendre que certaines stimulations sont plus agréables que d’autres et qu’il faut continuer. C’est une façon très positive d’encourager l’autre.»
J’ai moins souvent envie de faire l’amour. Comment en parler à mon conjoint?
Il ne faut en tout cas pas se justifier ou s’excuser, estime Valérie L’Heureux. «Il est normal de voir le désir diminuer avec l’âge, particulièrement chez les femmes. Cependant, l’envie de partage, de câlins, perdure toute la vie lorsqu’on est bien dans son corps et sa relation». Soyez donc là-aussi positif pour aborder la question du «moins de sexe» avec votre chéri ou votre chérie. «Plutôt que de faire un débrief sur ce qui ne va pas ou d’être dans l’auto-flagellation, lancez une action constructive qui vous permettra de vous retrouver à deux et de réamorcer votre envie d’aller vers l’autre. Cela peut-être organiser une soirée resto surprise en amoureux, un city trip de dernière minute ou une balade à vélo.» Il est peu probable que votre conjoint ne soit pas alléché par la proposition!
51%
C’est le pourcentage d’hommes qui trouvent excitant qu’on leur caresse les tétons durant des ébats amoureux. Ils sont par ailleurs 17,1 % à demander à leur partenaire de leur prodiguer ce genre de papouilles. Chez une petite minorité de mâles cependant – 7,5 % pour être précis – ce genre d’attouchements entraîne l’effet inverse et les fait curieusement perdre leur érection!
Éjaculation prématurée
L’éjaculation prématurée, cela ne concerne que les jeunots. Du moins, c’est ce qu’on a tendance à croire. Il est vrai que passé les premiers débordements hormonaux et la fébrilité de la toute première fois, la plupart des messieurs arrivent à maîtriser le moment où ils lâchent la bonde à leurs… sentiments. C’est vrai avec leur partenaire habituelle. Mais avec le stress d’une nouvelle rencontre et l’angoisse de performance qui en découle, certains hommes repartent parfois à zéro et connaissent à nouveau de petits soucis d’avance à l’allumage. Ceux-ci sont heureusement le plus souvent passagers.
Les vertus du lubrifiant
Beaucoup d’idées reçues circulent au sujet du lubrifiant intime. Il serait réservé à la sodomie, ne servirait qu’à pallier le manque de désir, la sécheresse vaginale ou ne pourrait pas être utilisé avec le préservatif. Résultat, c’est bien souvent la gêne qui prédomine quand vient le moment de le sortir de la table de chevet. Le lubrifiant intime est pourtant un excellent moyen de maximiser le plaisir des deux partenaires, et cela à tout âge. Il intensifie les sensations et rend les rapports sexuels bien plus agréables, même avec un préservatif. Il peut aussi être le prétexte à toutes sortes de jeux érotiques, à commencer par la masturbation chez elle ou lui.
Auteur: Didier Dillen
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