Votre voiture pourrait passer dans la catégorie des « fausses hybrides »
Les voitures hybrides rechargeables seraient beaucoup plus polluantes qu’on ne le pense… C’est pourquoi, dès janvier 2025, la Commission européenne entend recalculer les émissions de CO2 de ces véhicules. Au risque d’en voir basculer certains dans la catégorie des « faux hybrides ».
Les véhicules hybrides sont souvent considérés comme fiscalement intéressants, notamment en raison de leur faible émission de CO2. L’avantage de toute nature (ATN), le montant sur lequel le bénéficiaire d’une voiture de société est taxé pour l’usage privé du véhicule, est lui aussi particulièrement intéressant. Mais d’ici quelques mois, certains consommateurs pourraient bien perdre cet avantage. Et pour cause: le calcul qui permet d’évaluer les émissions de CO2 va être durci afin de correspondre davantage à la réalité.
Des erreurs de calcul
Car c’est bien là tout le problème: il y aurait un gap énorme entre les valeurs officielles déclarées (WLTP) par les constructeurs automobiles et les émissions réelles de CO2 dans l’air. Les voitures hybrides rechargeables seraient donc jusqu’à 3,5 fois plus polluantes qu’on ne le pense… C’est en tous cas ce que révèlent les derniers chiffres publiés par la Commission européenne. En théorie, ce type de véhicule devrait afficher une consommation moyenne de 1,69 l/100 km. En pratique, l’hybride rechargeable consomme véritablement 5,94 litres aux 100 kilomètres. Cela signifie donc qu’elle émet en moyenne 139,4g de CO2 dans l’air tous les kilomètres, et non 39,6g comme indiqué sur le papier.
Une différence qui s’explique notamment par un « mauvais usage » du véhicule. Lors des tests, réalisés dans des conditions optimales, les constructeurs ont privilégié l’usage du mode électrique. En situation réelle, la plupart des consommateurs rechargent peu souvent leur batterie, privilégient le mode thermique et puisent inévitablement davantage dans leur réserve de diesel ou d’essence.
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Un avantage fiscal qui disparaît
En Belgique, sont considérés comme « voitures hybrides rechargeables » les véhicules qui émettent moins de 50g/km de CO2 ou qui présentent un ratio qui ne peut pas être inférieur à 0,5 kWh par 100kg. Au-delà de ça, le modèle est classé comme un « faux hybride » et est alors taxé comme une essence (de puissance équivalente). Or, à cause de ce nouveau calcul, qui multiplie par deux (voire trois en 2027) les émissions de CO2, de nombreux modèles disponibles sur le marché risqueraient bien de glisser dans cette fameuse catégorie. De quoi rendre ce type de voiture fiscalement moins séduisant aux yeux des consommateurs.
Un exemple: la BMW X1 PHEV. Cette voiture émet aujourd’hui officiellement 45g/km de CO2, avec un ATN qui s’élève donc à 1.966 euros. Mais dès 2025, elle devrait en émettre 96g/km, selon une étude d’impact réalisée par l’ICCT (International Council on Clean Transportation). L’ATN sera donc calculé sur son équivalent essence (BMW X1 xDrive 23i). Sa valeur catalogue étant de 52.160 euros et les émissions de CO2 à 142-152g/km, cela fera bondir l’ATN à 5.186 euros, selon les calculs de l’Echo.
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